A. Belgique francophone

I. Liège

La réorganisation de la bibliothèque universitaire de Liège fut présentée dans le cadre d’une communication à un colloque international sur les bibliothèques universitaires organisé par l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (A.U.P.E.L.F.) à Genève en 1965. Elle concernait non seulement la bibliothèque universitaire proprement dite, constituée sous la forme d’une bibliothèque centrale encyclopédique, mais avec elle l’ensemble des bibliothèques spécialisées présentes à différents niveaux (facultés, instituts, sections, etc.) qui, au nombre de plus de deux cents, ne relevaient que de la composante universitaire dont elles faisaient partie. Il existait aussi deux services de coordination : un service central des périodiques, chargé des commandes de périodiques pour les bibliothèques spécialisées (mais pas pour la bibliothèque centrale), et un conseil scientifique des bibliothèques, émanation du conseil d’administration de l’université, chargé d’un rôle de gestion, d’étude, de coordination et de conseil.

Le transfert de l’université sur le campus du Sart Tilman, décidé en 1959, fut l’occasion d’une révision globale de l’organisation des bibliothèques de l’université. 525

Les objectifs de la réforme étaient de profiter de la nouvelle installation pour établir un dispositif de bibliothèques mieux coordonné et plus efficace, en améliorant les relations de coopération entre professeurs et bibliothécaires et en préparant l’introduction de méthodes nouvelles de documentation. Pour cela, une typologie des bibliothèques fut établie, distinguant la bibliothèque générale et de philosophie et lettres, résultant de la transformation et de la spécialisation de la bibliothèque centrale encyclopédique ; les unités de documentation, formées par la fusion de bibliothèques spécialisées d’un même domaine en unités plus importantes, et réservées en principe aux professeurs et étudiants de doctorat ; les bibliothèques de candidature, destinées aux étudiants ; et une unité de conservation pour les documents retirés des autres bibliothèques. Des organes communs de coordination furent aussi prévus. Le conseil scientifique des bibliothèques conservait son appellation et son rôle, et devait diriger la mise en place de la nouvelle organisation. Le bureau d’organisation technique exerçait des compétences en matière de constructions, d’aménagement et d’équipement, mais aussi d’organisation des bibliothèques. Le secrétariat permanent des bibliothèques devait assurer la gestion quotidienne et la coordination, sous l’autorité du conseil scientifique des bibliothèques.

Ce mode d’organisation incluait toutes les bibliothèques existant dans l’université, et accordait une place importante aux organes de coordination. Cependant, chaque unité documentaire spécialisée devait assurer pour son propre compte le travail d’acquisition et de traitement des documents. Un catalogue collectif était néanmoins prévu auprès de la bibliothèque générale ; sa réalisation avait été confiée au secrétariat permanent des bibliothèques.

Les responsables de la direction des bibliothèques étaient en relation avec les responsables de la bibliothèque universitaire de Liège. Le système décrit dans l’article cité est assez proche de celui qui a été mis en place dans les bibliothèques universitaires françaises, notamment en ce qui concerne la déconcentration des fonctions techniques d’acquisition et de traitement des documents au niveau de chaque unité documentaire. Il s’en écarte, en revanche, par la division plus fine des bibliothèques, par départements et non par facultés, par l’importance accordée à des organes de coordination, et par la prise en considération des bibliothèques spécialisées.

Notes
525.

J. Gobeaux-Thonet, E. Sauvenier-Goffin, « Communication » dans Les Bibliothèques dans l’université, problèmes d’aujourd’hui et de demain, op. cit., p. 39-50 ; E. Sauvenier-Goffin, « Exposé des études menées conjointement par le bureau d’organisation technique et le centre de calcul de l’université de Liège au sujet des bibliothèques » dans Les Bibliothèques universitaires devant l’explosion démographique et l’accroissement de l’édition, op. cit., p. 175-176.