B. Suisse romande

En raison de l’organisation administrative caractéristique d’un Etat fédéral, la situation des bibliothèques universitaires au regard de l’université n’était pas identique dans tous les cantons. Un exposé de la situation des bibliothèques universitaires de Genève, Lausanne, Fribourg et Neuchâtel a été présenté dans le cadre du colloque organisé par l’A.U.P.E.L.F. à Genève en 1965.

A Genève, université et bibliothèque relevaient de deux collectivités distinctes : le canton pour l’université et la ville pour la bibliothèque. La bibliothèque universitaire étant en même temps cantonale, donc ouverte à l’ensemble du public, sa position à l’égard de l’université était celle d’une assez grande indépendance. Facultés, instituts et séminaires n’avaient aucun lien juridique ou administratif avec la bibliothèque publique et universitaire, et celle-ci n’avait donc aucun droit de regard sur les bibliothèques que ces entités constituaient. Des conventions sont cependant venues régler ces relations, pour permettre, par exemple, le dépôt de documents à la bibliothèque publique et universitaire, ou la participation de celle-ci au traitement des documents acquis par les bibliothèques spécialisées. En 1965, après une période de centralisation de certaines opérations, un mouvement centrifuge se dessinait par l’attribution à différentes facultés de locaux pour leur bibliothèques. Dans le cas de la faculté de médecine, une convention avait prévu, au terme de dix ans, le versement des documents acquis par la faculté à la bibliothèque publique et universitaire.

A Lausanne, bibliothèque et université étaient aussi des institutions entièrement distinctes, mais relevant l’une et l’autre du département de l’instruction publique du canton de Vaud. La réunion en une même institution des fonctions de bibliothèque cantonale (publique) et universitaire était appelée à évoluer en raison du projet de construction d’une bibliothèque purement universitaire. Le directeur de la bibliothèque cantonale et universitaire avait autorité sur toutes les bibliothèques de l’université, en raison de leur appartenance commune au département de l’instruction publique du canton. Il contrôlait donc, sur le plan technique, le travail du personnel des bibliothèques spécialisées, et il existait un catalogue collectif.

A Fribourg, toutes les bibliothèques de facultés, d’instituts et de séminaires étaient considérées, quelle que fût leur situation spatiale, comme des parties intégrantes de la bibliothèque cantonale et universitaire, dont un service central répartissait les crédits et effectuait les acquisitions, sur proposition des professeurs responsables des unités considérées. Tout le travail de catalogage était aussi pris en charge par la bibliothèque centrale, ce qui conduisait à la constitution immédiate du catalogue collectif des documents de l’université. Un système de dépôts de documents de la bibliothèque centrale dans les bibliothèques spécialisées, et de retour de ces documents à la bibliothèque centrale après retrait des bibliothèques spécialisées avait été mis en place. Le fonctionnement de l’ensemble des bibliothèques de l’université était donc très intégré.

A Neuchâtel, toutes les bibliothèques de facultés, d’instituts et de séminaires dépendaient de la direction générale de la bibliothèque de l’université, tout en étant assez largement autonomes dans leur politique d’achat et dans leur gestion. La bibliothèque centrale assumait certaines fonctions d’intérêt commun, comme les échanges, et tenait à jour le catalogue collectif des documents de l’université. Si chaque bibliothèque spécialisée disposait de ses propres crédits, le crédit central géré par la bibliothèque de l’université permettait de prendre de nombreux abonnements à l’intention de ces bibliothèques, et de leur attribuer des moyens extraordinaires pour l’achat de documents particulièrement coûteux. Cette coopération interne à l’université était accompagnée d’une politique de coopération avec la bibliothèque publique de la ville. 527

Notes
527.

P. Chaix, « Communication » dans Les Bibliothèques dans l’université, problèmes d’aujourd’hui et de demain, op. cit., p. 51-59.