B. L’organisation de l’administration centrale

En 1975, trente ans après avoir été créée, la direction des bibliothèques fut supprimée et ses attributions furent réparties entre des services relevant du secrétariat d’Etat aux universités et du secrétariat d’Etat à la culture. Restèrent attachées à l’enseignement supérieur la Bibliothèque nationale (qui rejoignit le ministère de la culture en 1981), les bibliothèques universitaires et celles des grands établissements littéraires et scientifiques (Institut de France, Muséum national d’histoire naturelle, etc.), ainsi que l’inspection générale des bibliothèques et l’Ecole nationale supérieure de bibliothécaires. Les attributions qui furent transférées au secrétariat d’Etat à la culture étaient donc relatives à la lecture publique, et aux bibliothèques chargées d’assurer cette mission : bibliothèques municipales, notamment celles qui, en raison de leur nature de bibliothèque classée, disposaient de conservateurs d’Etat, bibliothèques centrales de prêt des départements et Bibliothèque publique d’information du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou.

Avant que cette scission entre deux catégories de bibliothèques, sur lesquelles la direction des bibliothèques et de la lecture publique avait exercé sa tutelle depuis 1945, ne fût consommée, d’autres changements s’étaient produits à l’intérieur de cette direction. Ils avaient affecté les personnes, la structure du service technique, et les priorités de l’action de la direction.

Des changements de personnes importants se produisirent autour de 1964. Le départ à la retraite de Julien Cain en 1964, et son remplacement par Etienne Dennery, qui cumula comme son prédécesseur les fonctions de directeur des bibliothèques et d’administrateur général de la Bibliothèque nationale, semblent avoir été à l’origine du départ de Pierre Lelièvre, qui avait été l’adjoint de J. Cain, et avait joué à l’égard des bibliothèques universitaires et de leur réforme un rôle prépondérant. Nommé d’abord recteur de l’académie de Dakar, P. Lelièvre devint ensuite professeur à la faculté des lettres de Tours. Il fut remplacé, dans les fonctions d’adjoint au directeur des bibliothèques, par Paul Poindron, qui avait jusqu’alors été responsable du « service technique » de la direction. Un autre départ mérite d’être signalé : celui de Paule Salvan, chargée de la direction de l’Ecole nationale supérieure de bibliothécaires, qui avait été créée en 1963, mais dont la première promotion ne fut accueillie qu’en novembre 1964.

Avec le départ de P. Lelièvre, la direction des bibliothèques perdit un responsable à la forte personnalité, doué d’une grande ampleur de vues, qui avait été porteur d’un important projet de développement des bibliothèques universitaires, notamment sur le plan scientifique. Au moment où il quitta ses fonctions, cette réforme était engagée depuis peu de temps, et se trouvait déjà confrontée à de nombreuses difficultés. Sa succession constituait donc une lourde tâche, que P. Poindron aborda avec des orientations assez différentes de celles de son prédécesseur. Ses interventions aux colloques internationaux sur les bibliothèques universitaires organisés en 1965 montrent qu’il était, à cette date, attentif à deux questions principales : l’aspect technique de l’organisation des bibliothèques universitaires, notamment leur équipement en moyens de reproduction et de transmission rapide des documents, et l’anomalie que constituait à ses yeux l’absence de coordination entre les bibliothèques universitaires et les bibliothèques d’instituts et de laboratoires des universités. L’intérêt de P. Poindron pour les techniques de documentation l’a peut-être conduit à surestimer le rôle que ces techniques pouvaient jouer dans le développement des bibliothèques universitaires, et à accorder moins d’importance que son prédécesseur à la question de leur fonction scientifique. En schématisant d’une manière sans doute abusive, on pourrait dire qu’avec le départ de P. Lelièvre, les ambitions scientifiques sont passées au second plan, et ont été remplacées par des préoccupations de nature plus technique. 556

La structure du service technique de la direction des bibliothèques se trouva remaniée à plusieurs reprises. A la veille de la suppression de cette direction, ce service comprenait trois sections : affaires communes, lecture publique (créée en 1967) et bibliothèques d’étude et de recherche (à partir de 1970). On remarque la création tardive de cette dernière section, qui suit de près de dix ans l’engagement de la réforme des bibliothèques universitaires. On peut penser que si cette section avait été individualisée plus tôt au sein du service technique, il aurait pu en résulter une meilleure appréhension des problèmes spécifiques d’organisation de ces bibliothèques, dans lesquelles sont comprises les bibliothèques universitaires. La comparaison des dates suggère que la création de la section des bibliothèques d’étude et de recherche a été conçue comme une contrepartie de celle de la section de la lecture publique, dont l’individualisation en 1967 a répondu à l’apparition d’une priorité nouvelle dans la politique de la direction des bibliothèques. 557

Si, au début des années 1960, l’action de la direction des bibliothèques pouvait paraître entièrement tournée vers la réforme des bibliothèques universitaires, les préoccupations relatives au développement de la lecture publique, qui n’avaient jamais cessé d’exister, acquirent une importance nouvelle à partir de 1966. A cette date, en effet, un comité interministériel mit à l’étude la question de la lecture publique, et demanda un rapport détaillé à un groupe de travail présidé par le directeur des bibliothèques et de la lecture publique. 558

Fidèle à sa vocation d’origine, qui était de veiller au développement des bibliothèques de toute nature, la direction des bibliothèques dut donc ajouter à la charge très lourde que constituait la réforme en cours des bibliothèques universitaires celle d’une relance de la politique de la lecture publique.

Cependant, après avoir joué pendant trente ans le rôle d’une administration polyvalente des bibliothèques relevant des collectivités publiques, la direction des bibliothèques fut supprimée par une décision prise en conseil des ministres le 2 juillet 1975. Les motifs qui ont conduit à cette suppression ont été assez peu analysés. L’émotion fut grande parmi les professionnels de toutes les catégories de bibliothèques, pour la majorité desquels l’existence d’une direction unifiée des bibliothèques était la condition nécessaire d’une politique active de développement des bibliothèques et de la lecture. Selon H. Comte, cette décision a été due à deux ordres de considérations. Sur le plan administratif, la création en 1974 d’un secrétariat d’Etat aux universités, distinct du ministère de l’éducation, aurait rendu plus fragile l’unité de la direction des bibliothèques. En effet, si le rattachement des bibliothèques universitaires et des autres bibliothèques d’étude à l’enseignement supérieur se justifiait fort bien, il n’en allait pas de même pour les bibliothèques de lecture publique, dont certains professionnels pouvaient craindre que leur développement ne fût contrarié par des orientations étroitement éducatives. Toutefois, selon H. Comte, la motivation principale de cette décision semble avoir été de caractère politique, et avoir eu pour objectif de regrouper dans le même département ministériel, qui abritait déjà le Centre national des lettres, l’ensemble des attributions de l’Etat relatives au livre et à l’édition, conformément aux conclusions du rapport de Paul Granet sur les difficultés de l’édition. La réforme de l’administration centrale des bibliothèques intervenue en 1975 aurait donc été motivée en premier lieu par le ‘« réaménagement du soutien de l’Etat au secteur de l’édition »’, et aurait assez peu pris en considération les questions relatives aux bibliothèques. 559

Sur le plan administratif, il semble bien que l’existence d’un secrétariat d’Etat aux universités distinct du ministère de l’éducation depuis 1974 n’ait constitué qu’une cause immédiate, car nous savons qu’il avait existé dès 1970 un projet gouvernemental tendant à transférer au ministère de la culture certaines des attributions de la direction des bibliothèques et de la lecture publique. Selon ce projet, seules les bibliothèques universitaires seraient demeurées sous la responsabilité du ministère de l’éducation nationale. Il s’agissait donc de dispositions identiques à celles qui ont été réalisées en 1975, et dont la conception pourrait avoir été due à deux types de considérations. L’une, de nature administrative, résultait de l’existence même d’un département ministériel chargé de la culture depuis 1959. Il semblait logique que ce département, constitué à partir de l’ancienne direction générale des arts et lettres du ministère de l’éducation nationale - direction générale à laquelle avait autrefois été rattachée la direction des bibliothèques, - reçût un jour des attributions relatives aux bibliothèques, et notamment à celles dont la vocation culturelle était la plus marquée. Mais si ce projet a été conçu en 1970, cela est probablement dû à la relance de la politique de la lecture publique à la fin des années 1960, et cette réforme administrative pourrait avoir été conçue comme l’une des mesures d’accompagnement de cette politique. 560

Après la suppression de la direction des bibliothèques et de la lecture publique en 1975, fut créé au secrétariat d’Etat aux universités un service des bibliothèques rattaché directement au secrétaire d’Etat. Le passage du statut de direction à celui de service constituait une conséquence de la réduction des attributions de cette administration, qui étaient désormais limitées à la Bibliothèque nationale, aux bibliothèques universitaires et à celles des grands établissements scientifiques et littéraires. L’ancien « service technique » de la direction des bibliothèques fut remplacé dans la nouvelle structure par deux divisions : la division des études et de l’information, et la division de la coopération et de l’automatisation. Le service des bibliothèques conserva néanmoins certaines attributions communes à toutes les catégories de bibliothèques, notamment la gestion administrative des personnels et la tutelle de l’Ecole nationale supérieure de bibliothécaires. Quant à l’inspection générale des bibliothèques, elle demeurait rattachée au secrétariat d’Etat aux universités, mais était mise à la disposition du secrétaire d’Etat à la culture pour les bibliothèques relevant de sa compétence. Les services relatifs aux bibliothèques publiques furent transférés à la direction du livre du secrétariat d’Etat à la culture. 561

A l’égard des bibliothèques universitaires, le service des bibliothèques conservait toutes les attributions qui avaient été celles de la direction des bibliothèques, telles qu’elles avaient été définies dans le cadre résultant de la création d’universités autonomes en 1968. Sauf à considérer que cette instabilité institutionnelle ait pu avoir un influence morale démobilisatrice, on peut donc admettre que la réorganisation de l’administration centrale des bibliothèques intervenue en 1975 n’a eu que peu d’effets directs sur la politique suivie à l’égard des bibliothèques universitaires. Cependant, l’année 1975 constitue à plusieurs points de vue une date importante pour l’histoire de ces bibliothèques. Au changement institutionnel s’est en effet ajouté un changement de conjoncture économique. La fin des années de forte croissance économique a eu pour effet une compression de certaines dépenses publiques, dont les bibliothèques universitaires ont subi durablement les conséquences. Se sont ajoutés à cette conjoncture économique défavorable des transferts de moyens en faveur de la Bibliothèque publique d’information, ouverte au public en 1976. Sous l’influence de ces différents facteurs, la politique de construction de bibliothèques universitaires a marqué un net ralentissement à partir de 1975 : au cours des quatre années de 1975 à 1979 ont été construits 33.000 mètres carrés de locaux seulement, chiffre inférieur à celui des mises en service d’une seule année dans les périodes les plus actives. A cette date, de nombreuses opérations avaient été réalisées, et le parc immobilier des bibliothèques universitaires de province avait été presque entièrement renouvelé, mais les coûts d’entretien des nouveaux bâtiments obéraient gravement les ressources financières de ces bibliothèques. Après la période des constructions, une nouvelle évolution se dessinait, celle des premières applications de l’informatique à la constitution des catalogues, à la gestion des bibliothèques et à la consultation de grandes banques de données bibliographiques. Mais alors que les crédits de fonctionnement et d’équipement des bibliothèques universitaires étaient à la fois insuffisants pour suivre l’évolution du nombre et du coût des publications, et détournés de leur objet spécifique par l’augmentation des coûts d’entretien des locaux, l’importance des bibliothèques spécialisées des universités retenait de plus en plus l’attention. Tous ces événements du milieu des années 1970 ont créé l’impression diffuse qu’une période de développement rapide s’achevait et qu’une nouvelle époque commençait, dans laquelle les bibliothèques universitaires devraient se préparer à fonctionner dans des conditions bien différentes de celles de la période précédente. 562

Notes
556.

L’analyse des principaux centres d’intérêt de P. Poindron en 1965 est fondée sur les interventions suivantes : P. Poindron, « Rapport de synthèse [sur le thème : évolution des structures des bibliothèques] » dans Les Bibliothèques dans l’université, problèmes d’aujourd’hui et de demain, compte rendu du colloque tenu à Genève..., 27 septembre-1er octobre 1965 (Montréal, s.d. [c. 1966]), p. 25-32 ; P. Poindron, « Les Bibliothèques universitaires françaises et la politique de la direction des bibliothèques » dans Les Bibliothèques universitaires devant l’explosion démographique et l’accroissement de l’édition, colloque international tenu à l’université de Liège du 20 au 21 octobre 1965, op. cit., p. 49-61. Rappelons que Paul Poindron a été, de 1958 à 1980, directeur des études de l’Institut national des techniques de la documentation (I.N.T.D.) du Conservatoire national des arts et métiers. Cf. B. Delmas, « L’I.N.T.D. et son rôle dans la formation des documentalistes en France », Documentaliste-Sciences de l’information, t. 30, n° 4-5, juillet-octobre 1993, p. 222-223. Après la suppression de la direction des bibliothèques en 1975, P. Poindron choisit le secrétariat d’Etat à la culture et devint l’adjoint du directeur du livre. M. Caillet, « Paul Poindron », Bulletin des bibliothèques de France, t. 25, 1980, n° 2, p. 52.

557.

H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France, op. cit., p. 175-176. En 1975, trois associations professionnelles ont demandé la création, au sein de la direction des bibliothèques et de la lecture publique, d’une sous-direction des bibliothèques universitaires. Cette demande a été présentée peu de temps avant la suppression de la direction des bibliothèques. Des missions de planification, d’étude et de conseil auraient été confiées à cette sous-direction. « Plan de réorganisation des bibliothèques universitaires présenté par l’Amicale des directeurs de bibliothèques universitaires, l’Association des bibliothécaires français, l’Association de l’E.N.S.B. », Bulletin d’informations, Association des bibliothécaires français, nouvelle série, n° 88, 3e trimestre 1975, p. 152.

558.

La Lecture publique en France, rapport du groupe d’études (Paris, 1968). Les conclusions de ce rapport ont été présentées dans « La Lecture publique en France », Bulletin des Bibliothèques de France, t. 13, n° 3, mars 1968, p. 105-134. En 1972, un autre document fit le bilan des réalisations depuis 1968. A. Garrigoux, La Lecture publique en France (Paris, 1972). Une des conséquences importantes, pour toutes les catégories de bibliothèques, de la politique de développement de la lecture publique de la fin des années 1960 et du début des années 1970, fut la création, au sein du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, de la Bibliothèque publique d’information. Sur l’origine de ce projet, cf. J.-P. Seguin, « La Bibliothèque des Halles », Bulletin d’informations, Association des bibliothécaires français, nouvelle série, n° 62, 1er trimestre 1969, p. 9-15. Loi n° 75-1 du 3 janvier 1975 portant création du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, Journal officiel du 4 janvier 1975 ; décret n° 76-83 du 27 janvier 1976 portant statut du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, Journal officiel du 29 janvier 1976 ; décret n° 76-82 du 27 janvier 1976 portant création de la Bibliothèque publique d’information, Journal officiel du 29 janvier 1976.

559.

H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France, op. cit., p. 178-179. Le « rapport Granet » (non publié), demandé en septembre 1974, a été soumis en avril 1975 au Conseil des ministres, qui en a approuvé les principales orientations. La suppression de la direction des bibliothèques a coïncidé avec le départ pour la retraite d’E. Dennery en juillet 1975 ; elle a été accompagnée de l’abrogation du décret chargeant l’administrateur général de la Bibliothèque nationale d’assurer la direction des bibliothèques et de la lecture publique. Le décret de transfert au secrétariat d’Etat à la culture d’attributions dans les domaines du livre et de la lecture publique est daté du 29 octobre 1975. La nouvelle de la suppression de la direction des bibliothèques fut annoncée sobrement par le Bulletin des bibliothèques de France, mais dénoncée en termes vigoureux par l’Association des bibliothécaires français. « Direction des bibliothèques et de la lecture publique, suppression » Bulletin des bibliothèques de France, t. 20, n° 9-10, septembre-octobre 1975, p. 445-447 ; « Le Démantèlement de la direction des bibliothèques et de la lecture publique, action de l’A.B.F., juillet-octobre 1975 » Bulletin d’informations, Association des bibliothécaires français, nouvelle série, n° 89, 4e trimestre 1975, p. 213-215.

560.

Le projet gouvernemental relatf au transfert de certaines attributions de la direction des bibliothèques au ministère de la culture en 1970 est connu par l’éditorial du n° 69 (nouvelle série, 4e trimestre 1970, p. 245-247) du Bulletin d’informations, Association des bibliothécaires français. Dans la lettre de protestation que l’association envoya aux pouvoirs publics, l’existence d’une direction unifiée des bibliothèques de toute catégorie était présentée comme la condition nécessaire de leur développement, et la mesure envisagée était critiquée au motif qu’elle risquait de nuire au développement de la lecture publique souhaité par le Gouvernement.

561.

Décrets n° 75-751 du 7 août 1975 portant organisation de l’administration centrale du secrétariat d’Etat aux universités, et n° 75-867 du 16 septembre 1975 relatif à l’organisation de l’administration centrale du secrétariat d’Etat à la culture, Journal officiel du 14 août 1975 et du 20 septembre 1975. Dans le premier de ces décrets, le service des bibliothèques est mentionné sous le nom de « service des bibliothèques de recherche et de documentation ». Décret n° 75-1003 du 29 octobre 1975, portant transfert au secrétariat d’Etat à la culture des attributions dans les domaines du livre et de la lecture publique, Journal officiel du 31 octobre 1975. L’organisation du service des bibliothèques a été analysée par H. Comte, Les Bibliothèques publiques en France, op. cit., p. 182-187.

562.

Les données relatives aux constructions sont extraites de D. Pallier, « Les Bibliothèques universitaires de 1945 à 1975, chiffres et sources statistiques », Bulletin des bibliothèques de France, t. 37, n° 3, 1992, p. 71-73 et de Les Bibliothèques en France, rapport au Premier ministre établi en juillet 1981.., op. cit., « Annexes », p. 252. Les surfaces de bibliothèques universitaires (région parisienne en province) mises en service entre 1955 et 1975 sont de 464.304 mètres carrés : 35.810 de 1955 à 1960, 69.320 de 1961 à 1965, 198.500 de 1966 à 1970, 160.674 de 1971 à 1975 selon D. Pallier. Elles sont de 33.166 mètres carrés de 1975 à 1979 selon le rapport Les Bibliothèques en France. L’estimation des surfaces en service année par année doit faire aussi intervenir les abandons de locaux anciens, sur lesquelles on dispose d’informations moins précises, mais que l’on peut estimer globalement à 25.000 mètres carrès pour les bibliothèques universitaires de province. Selon une opinion émise dans une publication associative, les constructions de bibliothèques universitaires auraient été arrêtées ou fortement ralenties alors qu’il existait encore des besoins pouvant être estimés entre 150.000 et 200.000 mètres carrés, surtout à Paris et dans les sections médicales. G. Thirion, « Situation des bibliothèques universitaires françaises », Bulletin d’informations, Association des bibliothécaires français, nouvelle série, n° 98, 1er trimestre 1978, p. 10. Cette étude a aussi été publiée sous la forme d’une brochure indépendante, sous le titre Etude sur la situation des bibliothèques universitaires françaises (Nancy, 1977).