II. La circulaire du 15 mars 1976

Consacrée principalement à la définition des attributions des conservateurs chargés de section et aux modalités de la collaboration entre ceux-ci et le directeur de la bibliothèque universitaire, la circulaire du 15 mars 1976 relative au rôle des conservateurs chargés de section, dont la publication était attendue depuis 1971, comprenait dans son introduction un essai de définition de la notion de section.

‘« Les bibliothèques universitaires sont généralement organisées, du point de vue de leur fonctionnement, en sections. Celles-ci correspondent, dans la plupart des cas, aux anciennes structures des enseignements supérieurs. Ainsi la notion de section se définit-elle, tout d’abord, par référence à une discipline ou à un ensemble de disciplines : droit et sciences économiques, lettres et sciences humaines, médecine, pharmacie et sciences. Cependant un autre critère intervient qui est celui de bâtiment. Il en résulte qu’une section peut être implantée dans plusieurs locaux ou, à l’inverse, qu’un même bâtiment peut en abriter plusieurs. Il existe d’ailleurs, dans ce domaine, une relative diversité liée à l’évolution et à la taille respective des établissements. Ainsi, dans les bibliothèques importantes, les services administratifs et éventuellement les services techniques communs mis en place auprès du directeur ont pu être assimilés à une section. En tout état de cause, le nombre et la nature des sections sont fixés par le directeur en accord avec l’inspection générale des bibliothèques. » 566

Il s’agit de la définition la plus détaillée de la notion de section fournie par un texte officiel. Elle ne résout pas toutes les difficultés de cette définition, et conclut d’ailleurs que la désignation des sections relève d’un acte d’autorité. Cette circulaire ne permet donc pas de comprendre pourquoi dans des cas identiques de deux sections installées dans un bâtiment unique, on a considéré qu’il existait une seule section droit-lettres (Amiens, Dijon, Lille) ou une section droit et une section lettres (Bordeaux, Grenoble). Ces différences ne sont pas dues à la diversité des structures universitaires, notamment au fait que ces sections correspondent à une seule université (Amiens, Dijon) ou à plusieurs (Bordeaux, Grenoble, Lille). On ne comprend pas non plus pourquoi l’organigramme d’une bibliothèque universitaire fait apparaître deux sections médecine (Aix-Marseille), et celui d’une autre une section et une sous-section de la même discipline (Toulouse). Ces appellations semblent donc relever principalement de l’usage, et présentent de ce fait un caractère arbitraire. 567

Le contenu de la circulaire du 15 mars 1976 ne se limite pas à ces considérations un peu formelles. Elle définit avec une certaine précision le rôle des conservateurs chargés de section, et leur reconnaît ainsi une fonction de responsables agissant par délégation du directeur de la bibliothèque universitaire. Elle leur attribue une marge d’autonomie assez importante, notamment pour la mise en oeuvre de la politique documentaire de la section et pour le contrôle hiérarchique du personnel. En valorisant ainsi leur rôle, et en incitant les directeurs des bibliothèques universitaires à les associer à certaines décisions importantes ou à leur demander des propositions, la circulaire officialisait sans doute une situation de fait née de la déconcentration des bibliothèques universitaires de province, et dans laquelle les responsabilités de gestion des conservateurs responsables de section avaient pris une importance qui ne pouvait plus être ignorée.

Notes
566.

Circulaire n° 76-U-49 du 15 mars 1976 relative au rôle des conservateurs chargés de section, Bulletin officiel de l’éducation nationale, n° 12, 25 mars 1976, et Bulletin des bibliothèques de France, t. 21, n° 5, mai 1976, p. 242. Cf. aussi D. Pallier, « Les Sections des bibliothèques universitaires, histoire d’un choix », Bulletin des bibliothèques de France, t. 40, n° 4, 1995, p. 62.

567.

Dans les villes où avaient été créées plusieurs universités, et où un même campus accueillait simultanément des enseignements relevant de plusieurs universités et une seule section de la bibliothèque interuniversitaire, la compétence de celle-ci se trouvait définie d’une manière principalement topographique puisqu’elle devait pourvoir aux besoins de documentation des étudiants et, dans une moindre mesure, des enseignants amenés à travailler sur ce campus. Cette situation s’est notamment présentée sur le campus de La Doua à Villeurbanne, où un bâtiment prévu pour être une section sciences a aussi été utilisé pour les besoins d’étudiants de premier cycle en droit et en lettres.