A. Les journées d’étude d’avril 1975 et les mesures de 1976-1977

I. L’organisation et les travaux des journées d’étude

La préparation des journées d’étude sur les bibliothèques universitaires de Gif-sur-Yvette a commencé en septembre 1974, à l’initiative des directeurs de bibliothèques universitaires et des présidents des conseils de ces bibliothèques. Les travaux se sont déroulés dans des locaux du Centre national de la recherche scientifique, les 7 et 8 avril 1975.

Quatre commissions ont été constituées pour étudier différents aspects de l’organisation documentaire des universités. Les travaux de la commission numéro 1 (Catalogues communs et coordination des achats) ont couvert un domaine assez vaste, allant de questions techniques relatives aux catalogues collectifs à établir au sein de chaque université jusqu’à des propositions en vue de l’élaboration de politiques d’acquisition locales et nationales. La deuxième commission, de restructuration des services documentaires, a plaidé en faveur de la constitution d’un organe spécifique relevant de la bibliothèque universitaire et ayant pour mission d’établir des liens avec les autres services documentaires des universités. Une troisième commission, sur le thème de la fonction régionale des bibliothèques universitaires, a présenté des propositions tendant à faire assurer par un organe à définir des missions d’intérêt régional telles que le recensement des bibliothèques et des services de documentation, l’inventaire les fonds anciens, la formation professionnelle, etc. C’est au niveau national que se sont intéressés les travaux de la quatrième commission. On retrouve dans ses propositions des thèmes comme la création de bibliothèques nationales de prêt, la constitution d’un réseau de télex, l’installation de terminaux de consultation de banques de données, le catalogue national des thèses, etc. La définition de chaque commission conduisait chacune d’elles à aborder une assez grande variété de questions, qui appelaient aussi des solutions variées, de nature réglementaire, organisationnelle ou technique. L’intervention du secrétaire d’Etat aux universités, Jean-Pierre Soisson, reprit la plupart des thèmes traités en commission et les présenta sous deux rubriques principales : rationalisation et ouverture.

Parmi les mesures de rationalisation, il fut précisé nettement qu’il n’était pas question de supprimer les bibliothèques spécialisées des universités, dont l’utilité, l’efficacité et la souplesse d’intervention étaient reconnues. Cependant, les ressources documentaires de ces bibliothèques devaient pouvoir être accessibles à tous les utilisateurs de l’université. Dans le cadre de ces principes, le secrétaire d’Etat annonça une enquête pour recenser les bibliothèques spécialisées des universités ; des incitations financières pour encourager certaines formes de coopération comme la concertation préalable aux acquisitions ou la réalisation de catalogues collectifs au niveau d’une université ; une disposition permettant de regrouper, en annexe des comptes des universités, toutes les dépenses de caractère documentaire ; des créations d’emplois devant être consacrés à la réalisation de catalogues collectifs et d’un réseau documentaire ; enfin une réforme du rôle et de la composition des conseils des bibliothèques universitaires et des commissions scientifiques consultatives spécialisées. L’ouverture des bibliothèques universitaires devait se manifester par la constitution de réseaux et l’accroissement des échanges d’informations et de documents, mais aussi par l’accueil d’utilisateurs extérieurs à l’université. La coopération entre bibliothèques devait se trouver favorisée par la décentralisation de la Bibliothèque nationale et par la création, officiellement annoncée pour la première fois, d’une bibliothèque nationale de prêt. 671

Ces bonnes nouvelles avaient de quoi susciter l’optimisme des directeurs de bibliothèques universitaires. Cependant, elles précédaient de trois mois seulement la suppression de la direction des bibliothèques intervenue juillet 1975. Dans la pratique, les mesures annoncées n’ont été réalisées que partiellement.

Notes
671.

« Journées d’étude sur les bibliothèques universitaires et colloque sur la lecture publique », op. cit., p. 287-295. La circulaire n° 75 U 112 du 21 novembre 1975 a repris l’annonce de la plupart de ces projets. Bulletin des bibliothèques de France, t. 21, n° 1, janvier 1976, p. 19-21.