Vauvenargues immaculé

Si les philosophes n’hésitent pas à associer l’esprit de Vauvenargues a leur propre cause, la plupart des études postérieures, consacrées au moraliste, le distinguent clairement de ses contemporains. On y déclare qu’il était trop respectueux des valeurs acquises et de l’esprit du siècle précédent pour subir l’influence nocive des Lumières ; mort prématurément, il n’a pas pu connaître l’entreprise encyclopédique qu’il aurait, assurément, condamnée. Ainsi naît l’idée d’une oeuvre, qui loin de toute ambition polémique, est réduite au témoignage d’une âme. Dans ces études, les commentateurs cherchent essentiellement les confessions de l’auteur et simplifient ainsi l’oeuvre en lui ôtant toute dimension philosophique. Cette simplification n’est pas sans rappeler de nombreux articles de dictionnaires littéraires et d’encyclopédies. Aussi serons-nous amenée à nous demander quelle image véhiculent ces ouvrages dans la mesure où leur ambition d’aller à l’essentiel ne tendrait pas non plus à l’idée simplificatrice d’un Vauvenargues éloigné de toute préoccupation philosophique de son siècle.

La plupart des biographes et des critiques de Vauvenargues présentent le moraliste comme un homme qui, malgré ses souffrances, a su rester humain et optimiste. Ainsi Vauvenargues est figé sous les traits d’un jeune homme à la maturité précoce, bienveillant, sachant concilier les êtres et les idées. Sainte-Beuve, dans les articles qu’il fait paraître avant la publication de l’édition Gilbert, montre que l’esprit de modération caractérise le moraliste.

‘« Il y a eu, au milieu du dix-huitième siècle, un homme jeune et déjà mûr, d’un grand coeur et d’un esprit fait pour tout embrasser, qui s’était formé lui-même et qui ne s’en était pas enorgueilli, fier à la fois et modeste, stoïque et tendre, parlant le langage qui semblait n’être ici que l’expression naturelle et nécessaire de ses propres pensées ; sincèrement et librement religieux sans rien braver, sans rien prêcher ; réconciliant, en un mot, dans sa personne bien des parties opposées de la nature et en montrant l’harmonie »161.’

L’homme qui est ici représenté semble incarner le penseur idéal pour Sainte-Beuve : il conserve l’esprit stoïque des philosophes antiques, le langage des classiques mais il y joint la confiance en l’homme et la libre pensée. Vauvenargues est un esprit d’équilibre et de conciliation, qualités nées d’une pensée fondée sur l’expérience et la réflexion personnelle. Mais une telle appréhension de la pensée du moraliste comporte un danger que Maurice Pellisson se charge de dénoncer dans un article de 1904 162.

Le critique accuse certains de ses homologues de ne chercher que la destinée et le caractère de Vauvenargues dans l’oeuvre, ce qui a pour conséquence, de réduire la portée de l’ouvrage et d’exclure l’auteur des préoccupations de son temps :

‘« Ceux qui ne considèrent ses écrits que comme les mémoires d’une âme, sont assez disposés à se le figurer et à nous le représenter presque comme un ignorant »163. ’

Maurice Pellisson montre qu’au contraire Vauvenargues connaît les idées et les auteurs discutés par ses contemporains et intègre ces problématiques à son ouvrage :

‘« Il a participé à la vie pratique comme à la vie intellectuelle de ses contemporains, et, à faire de lui un isolé, on se trompe autant qu’à le prendre pour un ignorant »164.’

Maurice Pellisson cite à plusieurs reprises l’étude de Maurice Paléologue dont il dénonce l’objectif : déceler l’âme de l’auteur à travers l’oeuvre. En effet, Maurice Paléologue considère cette oeuvre comme un témoignage de la vie du moraliste :

‘« Le livre de Vauvenargues n’est presque d’un bout à l’autre que le testament d’une âme qui s’interroge et nous rend compte d’elle-même »165.’

En associant à Vauvenargues les valeurs de sincérité, de pureté et de noblesse de coeur, Maurice Paléologue l’idéalise mais enlève aussi toute préoccupation philosophique à l’oeuvre qui devient le reflet de la méditation intérieure de l’auteur donnée à titre d’exemple ; il se demande ‘« si l’on peut donner le nom de philosophie à ces libres effusions d’une âme pure et passionnée’ »166. Dans ses cours de littérature, Alexandre Vinet fait aussi de cette oeuvre un ensemble de réflexions d’un homme simple, sincère et dégagé de tout esprit de parti dont les erreurs s’expliquent par l’absence du principe premier qui est le christianisme 167. Vauvenargues plaît à Alexandre Vinet pour sa simplicité qui fait sa loyauté :

‘« La candeur de Vauvenargues a un charme inexprimable ; elle est le trait caractéristique de son individualité ; on peut dire de lui « le candide Vauvenargues ». Il a la candeur de l’esprit comme celle du caractère et c’est ce qui donne la clef de ses qualités et de ses défauts. C’est un esprit qui connaît imparfaitement, mais qui est toujours loyal »168 .’

Alexandre Vinet compare l’esprit de Vauvenargues à celui d’un enfant qui, sous une apparente naïveté, révèle souvent la vérité et analyse les choses en profondeur. La simplicité et la sincérité, si elles représentent des qualités, ont néanmoins pour conséquence de réduire l’intérêt de cet ouvrage de morale et de remettre en question sa place dans l’histoire des idées. Cette schématisation de la pensée du moraliste a pour but d’en faire un être bon et pur mais sans intérêt philosophique. Là encore, seule sa personnalité intéresse ; mais cette idée d’un Vauvenargues pur, immaculé, permet aussi de le dissocier de l’esprit philosophique que l’on accuse d’excès et de corruption morale.

De nombreux critiques pensent ainsi que la mort prématurée de Vauvenargues était dans la logique de la nature car il ne pouvait pas s’accorder avec l’esprit du dix-huitième siècle.

‘« Personne n’a mieux compris que Vauvenargues et n’a plus vivement exprimé le vice dominant de cette société pâle et malsaine issue du régime de Louis XIV [...]. L’esprit de son siècle l’eût étouffé s’il eût vécu plus longtemps. [...] En le retirant de cette tourbe fangeuse, Dieu lui a fait une grâce qu’il méritait »169.’

Vauvenargues n’était donc pas un homme de ce dix-huitième siècle qui, pour le critique Roger François, se singularise par sa bassesse et son esprit corrompu. Il est le résultat d’un règne qui a paralysé les vertus et les valeurs nobiliaires par l’asservissement de la cour qui devient un lieu d’intrigue et de décadence. La société du dix-huitième siècle est donc réduite à l’image que le critique se fait d’un rang social déterminé. Vauvenargues appartenant justement à la noblesse, n’aurait pas accepté un tel avilissement moral. Sainte-Beuve pense aussi que la mort était salutaire :

‘« C’eût été un trop grand contraste et une trop grande infraction aux lois d’une époque, qu’un écrivain de cette pureté, de cette hauteur et de cette simplicité, persistant sous des cieux si différents et dans un climat de plus en plus contraire. La Nature voulut le montrer à son siècle comme un dernier exemplaire de l’âge précédent ; puis elle le retira avec une pudeur jalouse »170.’

Par son respect des valeurs traditionnelles, Vauvenargues est donc perçu comme un représentant de l’esprit du dix-septième siècle mais on ne l’associe pas aux opposants des philosophes car on a conscience du fait que son ouvrage développe certains thèmes chers à ses contemporains. Sainte-Beuve l’imagine plutôt dans ‘« la ligne moyenne des Turgot et des Malesherbes ’ ‘»171.’ Vauvenargues aurait participé aux entreprises d’émancipation de l’homme, et de la pensée, et cherché à améliorer la condition sociale de la plupart des hommes en les aidant à réfléchir sur eux-mêmes ; il ne se serait pas opposé au parti philosophique mais il aurait protesté contre les excès de leur pensée. Cette volonté de voir en Vauvenargues l’idéal de l’esprit de modération tend à réduire l’intérêt de l’oeuvre, perspective qui se retrouve dans les ouvrages généraux de littérature.

Dans la plupart de ces manuels, la biographie et la personnalité de l’auteur prennent une place importante. Nous y retrouvons les lieux communs de la critique : l’âme stoïque, la sensibilité de l’auteur, les échecs successifs ou l’acharnement du sort, l’ambition d’un homme d’action et la résignation au métier d’écrivain. Par la forme et le ton respectueux, parfois sentencieux, qu’il adopte, Vauvenargues est encore du dix-septième siècle 172. Les questions et sujets d’expression écrite que propose P. Chambry à la fin de son édition des oeuvres de Vauvenargues en 1937, dans la collection Larousse, orientent le lecteur vers une telle conception de l’oeuvre. P. Chambry, après un rappel de ce qui se passait en 1746 et 1747, dates des éditions dirigées par l’auteur, établit une définition du moraliste et se consacre aux prédécesseurs de Vauvenargues. Notre auteur est étudié dans la tradition des moralistes classiques. Dans l’ensemble des questions proposées à la réflexion du lecteur, nous trouvons plusieurs comparaisons avec La Bruyère, La Rochefoucauld, La Fontaine ou Bourdaloue ; le lecteur est amené à comparer le jugement de Vauvenargues sur La Fontaine avec celui de Désiré Nisard, spécialiste et fervent défenseur des écrivains du dix-septième siècle ; P. Chambry incite son lecteur à chercher les contradictions de Vauvenargues dans ses jugements sur Corneille et Molière. Quelques questions portent sur des idées du moraliste en matière de politique ou sur sa conception de l’amitié. Les lieux communs de la critique sont repris comme la comparaison entre le portrait de « Clazomène » et la vie de l’auteur. La seule référence au dix-huitième siècle tient dans un parallèle à établir entre les personnalités de Vauvenargues et de Voltaire à partir de quelques extraits de leur correspondance. Vauvenargues est donc un moraliste qui ne peut-être étudié et jugé que par rapport à la pensée du siècle précédent. Dans sa « Notice », P. Chambry présente pourtant Vauvenargues comme « le lien entre Fénelon et le romantisme de Jean-Jacques Rousseau »173. En tant que moraliste Vauvenargues est donc à étudier dans la lignée des penseurs du dix-septième siècle mais en prenant en compte des caractéristiques de son oeuvre, sensibilité, mélancolie et analyse personnelle, qui le rapprochent de Jean-Jacques Rousseau et des romantiques. L. Ducros consacre un article à Vauvenargues dans l’Histoire de la langue et de la littérature française dirigée par Petit de Julleville en l’associant à Daguesseau et Rollin 174. Ces trois auteurs ont en commun le respect de la vertu, « la pureté de leurs moeurs et la beauté de leur vie »175. En cela ils appartiennent encore au dix-septième siècle malgré la « hardiesse de certaines maximes » de Vauvenargues qui « annonce déjà le siècle de Voltaire »176. En effet on reconnaît que ce moraliste a défendu certains leitmotiv du dix-huitième siècle, comme la réhabilitation de l’homme et de ses passions, l’importance de l’action et la discussion sur le libre arbitre. L’ensemble de ces études s’accorde aussi pour voir en Vauvenargues un précurseur de Jean-Jacques Rousseau par sa sensibilité et l’importance qu’il accorde au moi ainsi qu’un maître de Stendhal pour son exaltation de l’énergie. Ainsi Vauvenargues établit un lien entre le classicisme et le romantisme. Le dix-neuvième, et encore certains critiques du début de notre siècle, semblent se reconnaître dans l’évolution que Vauvenargues représente et refusent ainsi de se voir comme les héritiers de la philosophie des Lumières dont ils l’écartent. Toutefois quelques études de ces dernières décennies remettent en question cette image simplifiée d’un Vauvenargues modéré, pur et sincère. Elles sont généralement rédigées par des spécialistes de Vauvenargues comme Jean Dagen, Daniel Acke ou Andrée Hof.

La problématique de l’oeuvre soulevée dans certains articles, issus d’ouvrages généraux, concerne la classification de Vauvenargues ; cette entreprise est le propre des dictionnaires. Malgré la forme et le ton adopté par l’auteur, l’oeuvre se rattache à la production littéraire des philosophes du dix-huitième siècle :

‘« Où le ranger ? philosophe de la volonté de puissance, précurseur de Nietzsche ? Moraliste préromantique annonçant Rousseau ? »177

L’auteur de cet article adopte une perspective moderne en s’interrogeant sur la place à accorder à Vauvenargues dans l’histoire des idées en écartant l’idée d’une filiation exclusive avec le dix-septième siècle. Il tente de déterminer l’originalité et la « modernité intellectuelle » du moraliste mais soulève le problème d’une telle démarche : « comment appréhender l’originalité d’un auteur qui déclare d’emblée que tout est dit »178 ? Vauvenargues veut en effet procéder à une synthèse des connaissances 179. Certaines histoires littéraires, afin de souligner la particularité de Vauvenargues, l’associent à Saint-Simon « pour la supériorité de leur talent, l’originalité de leur dessein et de leur âme »180. Les deux écrivains témoignent d’un même attachement pour les valeurs de la noblesse, ils ont tous deux interrompu leur carrière militaire et cherché une compensation à leur besoin d’action dans l’écriture 181. Cependant, l’une de ces oeuvres témoigne de la fin d’un monde, alors que l’autre, « malgré sa facture composite, redonne aux formes désuètes de l’écriture fragmentée des moralistes un souffle et une énergie capables de reconstruire un monde, à la force du coeur »182. Vauvenargues conciliateur ou témoin d’un monde et d’une pensée, élabore une oeuvre qui tient son originalité de ses définitions et ses réflexions morales fondées sur l’expérience, de sa réhabilitation de la passion et de l’amour-propre, de sa haute conception du génie et de l’action « comme réalisation et affirmation de soi dans le dépassement de soi que consacrera la philosophie romantique »183. Les dictionnaires modernes voudraient donc transmettre l’idée d’un Vauvenargues préromantique pour l’importance qu’il accorde à la sensibilité et à l’action. Ce thème est en effet récurrent : pour l’un

‘« sa croyance en la bonté de la nature et son goût du sentiment annoncent l’exaltation de la sensibilité dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. Et bien avant Stendhal ce précurseur admire les personnages qui ont le goût du risque dans l’action »184.’

Un autre signale « son culte presque nietzschéen de l’énergie [qui] fera de lui un des maîtres de Stendhal »185. Mais de nouveau on véhicule l’idée d’un Vauvenargues lié à une autre époque que la sienne. Ne voir en lui qu’un précurseur des romantiques fausse l’apport et l’intérêt de l’oeuvre en 1746.

‘Certains critiques « encore aujourd’hui apparentent ce jeune aristocrate provençal aux moralistes sévères du dix-septième siècle, ou bien à ces héros fougueusement ambitieux, émules de Stendhal ou de Nietzsche, plutôt qu’à ses contemporains, dont il a pourtant partagé, plus qu’on ne le croit, les convictions, les enthousiasmes et les aspirations »186.’

Les lieux communs qui constituent l’image de Vauvenargues ne sont pas rejetés mais nuancés dans la mesure où la personnalité de l’auteur est plus complexe qu’il n’y paraît. Daniel Acke parle d’un Vauvenargues « introverti » et « [d’]un être mal à l’aise dans l’existence ». Aussi, pour saisir la réalité du personnage, plus complexe mais plus intéressante, faut-il faire abstraction des lectures réductrices et des interprétations légendaires de l’oeuvre.

C’est donc un Vauvenargues coupé de son siècle qui apparaît dans les études qui font de son oeuvre le témoignage d’une âme pure ayant souffert. Dans cette attitude contemplative, l’auteur ne s’implique pas dans les préoccupations de ses contemporains ; mais c’est également parce qu’il représente la voie des modérés, confiants en l’homme, mais loin de toute pensée subversive, que Vauvenargues est isolé du groupe philosophique. Cette idée du moraliste est aussi véhiculée par les dictionnaires littéraires mais l’évolution du contenu de ces articles rend compte de la volonté de démythification de la critique moderne et d’intégration de l’écrivain parmi ses contemporains, à la place qui lui est due. Par cette idéalisation, qui est le propre du mythe, la critique privilégie certains aspects de l’oeuvre et tend à la simplifier.

Notes
161.

Causeries du lundi, tome 3, p. 97.

162.

« La rénovation des idées morales au dix-huitième siècle », La Grande revue, 1904, pp. 350-373.

163.

« La rénovation des idées morales au dix-huitième siècle », La Grande revue, p. 350.

164.

Ibid., p. 354. Maurice Pellisson, après Prévost-Paradol (Etudes sur les moralistes français), regrette que l’influence de l’oeuvre de Spinoza sur la pensée vauvenarguienne n’ait pas été reconnue et analysée par la critique dont il souligne le parti pris ; voir Laurent Bove, Spinoza au dix-huitième siècle, note 9, p. 196.

165.

Vauvenargues, 1890 ; cité par Maurice Pellisson, ibid., p. 350.

166.

Maurice Paléologue, ibid., p. 110.

167.

« Vauvenargues », Histoire de le littérature française au dix-huitième siècle, 1875.

168.

Ouvr. cité, pp. 291-292.

169.

Roger François, « Vauvenargues chrétien », Bibliothèque universelle de Genève, p. 148.

170.

Causeries du lundi, tome 3, p. 111.

171.

Ibid.

172.

Voir l’histoire littéraire de Petit de Julleville, de 1898, ainsi que le Dictionnaire des lettres françaises, de 1960, dont l’article est de Gaillard de Champris, et le Dictionnaire des littératures, de 1968, publié sous la direction de Philippe Van Tieghem.

173.

« Le style de Vauvenargues », édition de 1937.

174.

Tome VI, chapitre 2.

175.

Ibid., p. 45.

176.

Ibid., p. 45.

177.

Dictionnaire des grandes oeuvres de la littérature française, Larousse, 1997, p. 622.

178.

Dictionnaire des grandes oeuvres de la littérature française, Larousse, p. 622.

179.

Voir « Discours préliminaire », édition Bonnier, pp. 205-207.

180.

Albert Chérel, Histoire de la littérature française, 1958, p. 318.

181.

Michel Delon et Pierre Malandain, Littérature française du dix-huitième siècle, 1996.

182.

Ibid.

183.

Dictionnaire des grandes oeuvres de la littérature française, Larousse, 1997, p. 624.

184.

Dictionnaire des grandes oeuvres de la littérature française, Robert, 1994, p. 401.

185.

Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures, p. 1718.

Stendhal partage en effet avec Vauvenargues une même admiration pour la grandeur d’âme : « Les grandes âmes ne sont pas soupçonnées, elles se cachent, ordinairement il ne paraît qu’un peu d’originalité. Il y a plus de grandes âmes qu’on ne le croirait » (Pensées et réflexions, 1823, Paris, Plon, édition de 1955, p. 39). Il affirme à son tour que l’étude et l’accomplissement de l’homme se réalisent dans le cadre de ses rapports avec les autres : « Avoir de la fermeté dans le caractère, c’est avoir éprouvé l’effet des autres sur soi-même, donc il faut les autres » (ibid.) ; Stendhal adopte enfin la même attitude que le moraliste par rapport à la mort. Vauvenargues affirme : « La pensée de la mort nous trompe, car elle nous fait oublier de vivre » (maxime 143, édition Bonnier, p. 413); Stendhal écrit : « Puisque la mort est inévitable, oublions-là » (ibid., 1824, p. 39.).

186.

Andrée Hof, Encyclopédie Universalis, 1995, corpus XXIII , p. 372.