CHAPITRE III : LA CRITIQUE DENONCE LE MYTHE

Dès 1857, avec la publication de la correspondance, des commentateurs de Vauvenargues dénoncent les images mythiques qui entourent l’oeuvre et la personnalité du moraliste. Toutefois la plupart des ouvrages critiques reprennent l’ensemble ou une partie de la légende vauvenarguienne ; certains refusent d’adhérer à quelques éléments constitutifs de ce mythe mais en privilégient d’autres aspects. Il faut toutefois admettre qu’il est difficile de se dégager de cette légende, si présente dans les écrits de la critique, et de l’idée que l’oeuvre contient la confidence de l’auteur : par les particularités de son ouvrage, qui l’associent à l’esprit et à la pensée classiques, la présence de Voltaire parmi ses familiers et son destin, Vauvenargues intrigue. De plus, pour faire abstraction de ces circonstances et se consacrer à la pensée même du moraliste, il faut accepter son adhésion aux idées qui lui sont contemporaines. L’ensemble de ces circonstances entretient le mythe de Vauvenargues. Il faut finalement attendre les années 1960 pour parler véritablement d’études littéraires et philosophiques de l’oeuvre dégagées de toute interprétation polémique. La critique, en prenant conscience de l’existence de cette légende, s’intéresse aux responsables et entreprend la démythification progressive de l’oeuvre de Vauvenargues.