CHAPITRE VI : LE MORALISTE OU LA RECHERCHE D’UNE VERITE EXISTENTIELLE

En s’intéressant à la cohérence éventuelle de la pensée de l’homme et de l’oeuvre de l’écrivain, la critique vauvenarguienne revendique une attente singulière du rôle du moraliste. Pour tenter de la définir, il est nécessaire de confronter ses réflexions sur cette oeuvre aux théories générales sur la science morale : les commentateurs de Vauvenargues ont-ils la même définition du genre que les théoriciens, lui attribuent-ils les mêmes caractéristiques et, enfin, conçoivent-ils le rôle de moraliste d’une manière identique ? Comme nous avons pu constater que son oeuvre et l’étude de sa personnalité ont souvent fait l’objet d’interprétations abusives, l’intérêt de cette analyse ponctuelle serait de voir si Vauvenargues répond à ces attentes et ce qu’il pense lui-même du rôle et des devoirs du moraliste et de la réflexion morale. Il se prononce sur ce sujet dans ses textes mais aussi dans sa correspondance avec le marquis de Mirabeau qui l’amène à parler de ses passions et à se dévoiler. Aussi est-il intéressant de voir si la critique, qui connaît ces écrits, a réagi à d’éventuels écarts entre son attente et ses idées sur Vauvenargues et ce que lui-même écrit sur la réflexion morale.