B. LES PRÉCEPTES DE DUPIN.

Lectures concurrentes, lectures rivales, lectures situées à des niveaux différents : le thème semble bien présent dans les situations posées par l’auteur dans ses textes. Et si Dupin triomphe finalement des ruses employées par le ministre D—, c’est bien parce qu’il lit mieux que lui et qu’il ne se laisse pas abuser, par exemple, par l’aspect extérieur de la lettre volée : il parvient à déchiffrer, comme Legrand, une lettre que l’on a voulu rendre illisible et, comme Legrand, il sait lui reconnaître sa véritable valeur. Il ne s’agit pas d’un vulgaire morceau de papier mais d’un fin parchemin indiquant l’emplacement d’un trésor ; il ne s’agit pas d’une lettre adressée à D— et à moitié déchirée mais de la lettre compromettante envoyée à la Reine par son amant. Nous allons donc à présent nous intéresser aux méthodes de lecture qui permettent à Dupin de déjouer ces pièges et de se poser comme le lecteur par excellence, qui ne se laisse pas abuser par les criminels cryptographes et dissimulateurs. Mais avant tout, il semble nécessaire de préciser les relations entre la lecture effectuée par Dupin et la notion de récit impossible telle qu’elle a été exposée à la fin de notre étude narratologique et résumée au début de cette partie. Rappelons que le récit impossible repose sur la non-coïncidence entre histoire et narration, ce qui a pour conséquence de révéler au sein du texte la présence d’un indicible, que l’on peut approximativement définir comme la structure fascinante dont parle Henri Justin. Dès lors, n’est-il pas contradictoire de parler d’une méthode de lecture de l’énigme qui permettrait de résoudre le crime ou le vol ? Ne s’agit-il pas d’une remise en cause de la nature indicible de l’histoire ? En fait, la contradiction se résoud d’elle-même, car ce qui est rendu accessible par la lecture de Dupin n’est pas ce qui se refuse à la narration dans l’histoire. Nous verrons plus loin — mais cette précision méthodologique est déjà nécessaire — que l’indicible du récit impossible, condamnant la narration à la répétition d’une quête sans fin, concerne l’histoire chargée de fantasmes ayant trait à la mort et à la sexualité. Littéralement, la narration ne peut pas dire la mort ni l’expérience sexuelle ineffable, interdite à la parole comme l’est la relation adultère entre la Reine et l’auteur de la lettre volée. L’histoire, le réel en somme, reste inaccessible, mais Dupin peut cependant lire les traces de cette histoire et tenter de cerner les fantasmes qui font de la narration une impasse et qui rendent le récit impossible. Dupin lisant les indices de l’histoire parle en fait autour de l’histoire, il ne la dit pas totalement : il ne fait qu’inscrire l’histoire en filigrane à travers le fantasme toujours abordé comme un indicible.

Il convient à présent d’examiner les méthodes prônées par Dupin pour la lecture des indices et de l’énigme criminelle, afin de déterminer en quelque sorte l’herméneutique du détective, et éventuellement de porter un jugement sur sa pertinence. Il faut bien reconnaître que Dupin ne se montre pas avare de conseils prodigués à son compagnon le narrateur anonyme quant à l’attitude à adopter devant les meurtres ou les vols mystérieux qui font l’objet de ses enquêtes. C’est même sans doute le signe chez Dupin d’une volonté de théoriser sa propre démarche qui consiste, comme le montrent les citations suivantes, à fonder son raisonnement sur les événements extraordinaires rencontrés au cours d’une enquête :

‘The wild disorder of the room; the corpse thrust, with the head downward, up the chimney; the frightful mutilation of the body of the old lady; these considerations, with those just mentioned, and others which I need not mention, have sufficed to paralyse the powers, by putting completely at fault the boasted acumen, of the government agents. They have fallen into the gross but common error of confounding the unusual with the abstruse. But it is by these deviations from the plane of the ordinary, that reason feels its way, if at all, in its search for the true. In investigations such as we are now pursuing, it should not be so much asked ‘what has occurred,’ as ‘what has occurred that has never occurred before.’ In fact, the facility with which I shall arrive, or have arrived, at the solution of this mystery, is in the direct ratio of its apparent insolubility in the eyes of the police. (The Murders in the rue Morgue, p. 154)’ ‘“I need scarcely tell you,” said Dupin as he finished the perusal of my notes, “that this is a far more intricate case than that of the Rue Morgue; from which it differs in one important respect. That is an ordinary, although an atrocious, instance of crime. There is nothing peculiarly outré about it. You will observe that, for this reason, the mystery has been considered easy, when, for this reason, it should have been considered difficult, of solution. (The Mystery of Marie Roget, p. 180)’ ‘A certain set of highly ingenious ressources are, with the Prefect, a sort of Procustean bed, to which he forcibly adapts his designs. (The Purloined Letter, p. 215)’

La faute commise par le Préfet de Police, qui fait ici figure de mauvais lecteur par rapport à Dupin, consiste à utiliser la même méthode d’investigation sans distinction, sans prêter attention aux particularités des cas sur lesquels il enquête. C’est l’attitude inverse qui est adoptée par Dupin, car celui-ci, pour enquêter sur les crimes et délits auxquels il est confronté, utilise une méthode qui consiste non seulement à tenir le plus grand compte des événements exceptionnels qui ont jalonné le déroulement des crimes, mais également à s’identifier au criminel lui-même pour tenter de deviner ses actes et ses pensées. C’est donc une attitude opposée à celle du Préfet car elle rend chaque cas particulier, puisque Dupin doit sans cesse s’identifier à un nouvel adversaire chaque fois qu’il entreprend un nouvelle enquête :

‘“[...] many a school-boy is a better reasoner than he [the Prefect]. I knew one about eight years of age, whose success at guessing in the game of ‘even and odd’ attracted universal admiration. [...] Of course he had some principle of guessing; and this lay in mere observation and admeasurement of the astuteness of his opponents. [...]”
“It is merely,” I said, “an identification of the reasoner’s intellect with that of his opponent. ”
“It is,” said Dupin. (The Purloined Letter, p. 215)’

N’est-ce pas cette identification avec l’esprit de D— qui permet à Dupin, dans The Purloined Letter, de retrouver la missive dérobée ? Ce qui fait défaut à la police parisienne, dans cette affaire, c’est une quelconque adaptation à la tournure d’esprit d’un homme particulièrement intelligent — le Ministre —, et ainsi, l’obstination dont font preuve les policiers à appliquer la même méthode indifféremment les conduit à l’échec :

‘They consider only their own ideas of ingenuity; and, in searching for anything hidden advert only to the modes in which they would have hidden it. They are right in this much—that their own ingenuity is a faithful representative of that of the mass; but when the cunning of the individual felon is diverse in character from their own, the felon foils them, of course. (p. 216)’

Avant de poursuivre notre analyse de la méthode d’investigation prônée par Dupin, il serait bon de s’interroger sur sa présence plus ou moins marquée dans les autres contes de ratiocination. Certes, les contes policiers restent particuliers dans l’oeuvre de Poe, et l’on pourrait comprendre que la thématique développée par le détective autour de la lecture ne le fût que dans ces textes-là ; néanmoins notre démonstration s’enrichirait d’exemples tirés de contes a priori plus éloignés de ces préoccupations. Si nous prenons le cas de The Gold Bug, on remarque qu’incidemment ce sont bien aussi les particularités du texte qui permettent à Legrand, dans une certaine mesure, de résoudre l’énigme cryptographique — tout au moins ces particularités lui facilitent-elles la tâche :

‘The pun upon the word ‘Kidd’ is appreciable in no other language than the English. But for this consideration I should have begun my attempts with the Spanish and French, as the tongues in which a secret of this kind would most naturally have been written by a pirate of the Spanish main. As it was, I assumed the cryptograph to be English. (p. 64)’ ‘“I reflected that it had been a point with the writer to run his words together without division, so as to increase the difficulty of solution. Now, a not over-acute man, in pursuing such an object, would be nearly certain to overdo the matter. When, in the course of his composition, he arrived at a break in his subject which would naturally require a pause, or a point, he would be exceedingly apt to run his characters, at this place, more than usually close together. If you will observe the MS., in the present instance, you will easily detect five such cases of unusual crowding. Acting upon this hint, I made the division thus: [...]” (p. 67)’

Legrand, comme Dupin, ne se laisse donc pas berner par la première impression donnée par le document (la lettre n’a pas de valeur car elle est à moitié déchirée ; les articulations du texte ne se trouvent pas ici car l’écriture y est particulièrement serrée), mais au contraire il s’adapte à l’esprit de son adversaire crytographe (« a not over-acute man ») pour déchiffrer le message. D’autre part, et comme nous l’avons déjà remarqué dans notre première partie,59 on trouve dans Maelzel’s Chessplayer certaines remarques qui rapprochent l’attitude du narrateur anonyme de ce conte et celle de Dupin :

‘We object to it as a mere theory assumed in the first place, and to which circumstances are afterward made to adapt themselves. (p. 429)’ ‘Yet it is obviously from such prominent discrepancies or incongruities as this that deductions are to be made (if made at all) which shall lead us to the truth. (p. 438)’

La méthode de lecture adoptée par Dupin se retrouve donc bien dans l’ensemble des contes de ratiocination, ce qui ne fait qu’ajouter à la cohérence de cet ensemble d’un point de vue critique ; c’est aussi une manière de souligner l’importance du thème de la lecture dans l’intégralité de l’oeuvre.

Précisément, que peut-on dire de la méthode de Dupin en tant que grille de lecture proposée au critique et, plus généralement, au lecteur de Poe ? Comment passe-t-on de la lecture de l’énigme criminelle par Dupin, avec les particularités qui viennent d’être décrites, à la lecture du texte poesque en tant que « littérature », c’est-à-dire non plus comme un recueil de faits (ce que n’est pas tout à fait la narration de Dupin) mais comme oeuvre d’art d’une portée bien plus grande ? C’est Dupin lui-même qui nous apporte la réponse, dans un passage qui peut se lire comme une véritable parabole sur l’activité critique :

‘“There is a game of puzzles,” he resumed, “which is played upon a map. One party playing requires another to find a given word—the name of town, river, state, or empire—any word, in short, upon the motley and perplexed surface of the chart. A novice in the game generally seeks to embarrass his opponents by giving them the most minutely lettered names; but the adept selects such words as stretch, in large characters, from one end of the chart to the other. These, like the over-largely lettered signs and placards of the street, escape observation by dint of being excessively obvious; and here the physical oversight is precisely analogous with the moral inapprehension by which the intellect suffers to pass unnoticed those considerations which are too obtrusively and too palpably self-evident. But this is a point, it appears, somewhat above or beneath the understanding of the Prefect. He never once thought it probable, or possible, that the minister had deposited the letter immediately beneath the nose of the whole world, by way of best preventing any portion of that world from perceiving it. (The Purloined Letter, p. 219)’

Le Préfet de Police ne peut pas appréhender l’énigme convenablement pour la raison qu’il n’a pas assez de recul par rapport au déroulement du crime ou par rapport au vol commis, tout comme l’observateur distrait ne prête pas attention aux enseignes de dimension trop importante. La question de la distance nécessaire avec l’énigme rejoint celle de la lecture qui ne peut pas se faire si, comme le joueur novice absorbé par les détails, on est incapable de percevoir l’ensemble dans lequel s’inscrivent les éléments d’un texte. La leçon de Dupin est magistrale : pour bien lire il ne faut pas coller son regard à la page mais accéder à une vue d’ensemble, ce qui permettra aussi, par ailleurs, de percevoir plus facilement les particularités d’un texte, les écarts qu’il contient par rapport au « cours ordinaire des choses »,60 c’est-à-dire par rapport à une norme d’écriture établie par le texte lui-même.

La recherche de la vérité par Dupin emprunte donc des chemins qui s’avèrent receler pour le critique une méthode d’analyse littéraire spécifique. Nous allons préciser la nature de cette méthode à travers une autre citation du célèbre détective, citation qui résume l’essentiel de sa démarche :

‘Vidocq, for example, was a good guesser, and a persevering man. But, without educated thought, he erred continually by the very intensity of his investigations. He impaired his vision by holding the object too close. He might see, perhaps, one or two points with unusual clearness, but in so doing he, necessarily, lost sight of the matter as a whole. Thus there is such a thing as being too profound. Truth is not always in a well. In fact, as regards the most important knowledge, I do believe that she is invariably superficial. The depth lies in the valleys where we seek her, and not upon the mountain-tops where she is found. (The Murders in the Rue Morgue, pp. 152-153)’

Dupin insiste ici sur l’importance d’une vision globale de l’énigme — du texte — afin d’en percevoir les éléments significatifs ; ces éléments ne recèlent donc pas de sens en eux-mêmes, mais c’est leur présence au sein d’un ensemble qui leur donne sens. Ainsi, chaque circonstance exceptionnelle du double assassinat de Mme et Mlle L’Espanaye doit être interprétée à l’intérieur d’un cadre qui est celui du déroulement du crime dans son ensemble. Inversement, les conditions spécifiques dans lesquelles chaque crime fut commis doivent guider l’herméneute dans sa démarche interprétative de l’énigme criminelle globale. C’est pourquoi le détective tient compte à la fois du particulier, des indices qui font l’idiosyncrasie du cas, comme la sauvagerie des meurtres commis dans la Rue Morgue, et du général, c’est-à-dire de l’articulation des différents éléments présents, dans une perspective plus large.

Comment ne pas reconnaître dans cette théorie de l’interaction des éléments et de l’ensemble, des composantes et de la structure, la théorie que développera plus tard, bien après la parution de l'oeuvre d’Edgar A. Poe, le linguiste Ferdinand de Saussure ? L’analyse linguistique proposée par cet auteur comporte des postulats qui rappellent étrangement les propos de Dupin. Au sujet du problème de la valeur du signe linguistique, c’est-à-dire non pas la signification qui unit signifiant et signifié mais le procédé de fixation du sens attribué au signe, Saussure écrit :

‘Nous retrouvons ici un principe déjà énoncé : jamais le système n’est modifié directement ; en lui-même il est immuable ; seuls certains éléments sont altérés sans égards à la solidarité qui les lie au tout. C’est comme si une de ces planètes qui gravitent autour du soleil changeait de dimensions et de poids : ce fait isolé entrainerait des conséquences générales et déplacerait l’équilibre du système solaire tout entier. Pour exprimer le pluriel, il faut l’opposition de deux termes [...] ; [on trouve] deux procédés également possibles, mais on a passé de l’un à l’autre pour ainsi dire sans y toucher ; ce n’est pas l’ensemble qui a été déplacé ni un système qui en a engendré un autre, mais un élément du premier a été changé, et cela a suffi pour faire naître un autre système.61

Ce problème de la valeur rejoint donc, chez Saussure, la méthode d’analyse adoptée par Dupin face à l’énigme criminelle. Dans cette optique, la méthode de lecture prônée par Dupin peut être qualifiée de pré-Sausurrienne, voire de pré-structuraliste. Il s’agit ici en effet de déterminer le sens des éléments particuliers d’un texte en fonction de la structure globale du texte et, inversement, d’attribuer à cette structure une valeur déduite de l’ensemble de ses composantes. De ce point de vue, il est impossible de modifier le tout sans modifier les parties, ou de modifier une partie sans modifier le tout — ce qui correspond bien à une théorie de la lecture structuraliste avant la lettre.

Au terme de cette analyse, on ne saurait trop insister sur la remarquable qualité théorique de la « leçon » de lecture critique que Poe, à travers son personnage de Dupin, donne dans son oeuvre. Il s’agit d’une vision dont la maturité et l’originalité — dans les années 1840 — ne peuvent manquer de surprendre. Mais les nombreux exemples présents dans les textes et la récurrence de ce thème ne laissent que peu de place au doute ; force est de reconnaître que Poe élaborait déjà dans ces contes l’ébauche d’une approche critique qui allait, au XXe siècle, marquer très fortement la plupart des courants d’analyse littéraire.

Il reste maintenant à apporter quelques précisions concernant l’articulation des remarques précédentes avec une notion importante de notre première partie, celle du récit impossible. La théorie structuraliste de la lecture, telle qu’elle peut être abordée à travers les contes de Poe, postule que le texte doit être interprété en fonction de ses lois internes spécifiques, qui ne sont pas seulement les lois communes du langage, comme par exemple la grammaire, mais qui correspondent à une norme individuelle établie pour chaque texte littéraire par ce texte lui-même. Ainsi, la notion de structure, dans un sonnet par exemple, est perceptible à travers la répétition de deux quatrains puis de deux tercets, dont la disposition des rimes obéit à des règles fixes. C’est donc le texte littéraire qui fixe lui-même la norme, la structure qui le définit. Cette importance de la structure et des lois internes du texte peut être nuancée par la présence d’écarts au sein de la norme structurelle du texte ; ces écarts sont significatifs dans la mesure même où ils s’inscrivent face à une structure récurrente — dans l’indifférenciation, le sens disparaît. C’est bien ce que l’on retrouve encore une fois à travers le discours de Dupin sur les éléments extraordinaires du crime qui le guident vers la solution et qui ne peuvent être perçus que sur le fond d’une norme structurelle (voir The Murders in the Rue Morgue, p. 154). Le texte doit donc être lu comme un ensemble, une structure, dont, à la fois, certains éléments s’écartent et n’en deviennent que plus significatifs dans une lecture globale. Les lois internes d’un texte, dans la perspective structuraliste, intègrent donc bien la notion de norme et d’écart dans un même ensemble.

C’est là ce qui va nous permettre de faire le lien avec le récit impossible. Si le texte obéit à des lois internes, spécifiques à chaque oeuvre littéraire et capables d’intégrer les écarts structurels, dans une optique globale, comme autant d’éléments significatifs pour la structure elle-même, alors le texte acquiert une autonomie particulière. La structure textuelle devient une entité fermée, achevée, dont il s’agit de découvrir le fonctionnement, les lois internes, pour en révéler le sens. Ce sens peut être multiple, il n’en reste pas moins que le texte est coupé de tout contact avec autre chose que lui-même et que son interprétation repose uniquement sur les structures présentes. En somme, il n’y a que le texte, rien que le texte, et la narration, dans ce cas, est bien entendu inapte à retranscrire le réel, puisqu’elle est condamnée à son statut de structure close. L’approche structuraliste, qui situe le sens du texte dans une étude formaliste, postule de fait que seul compte le texte, ce qui équivaut à une impossibilité à sortir de la narration pour rendre compte de l’histoire, postulat de départ de la théorie du récit impossible développée par Uri Eisenzweig.

Notes
59.

Voir supra, p. 51.

60.

« these deviations from the plane of the ordinary », The Murders in the Rue Morgue, p. 154.

61.

Cours de linguistique générale, Paris, Payot, 1985, p. 121.