I. L’ORDRE DU LANGAGE.

Nous sommes confrontés à un texte dont il ne fait guère de doute qu’il accorde à cette question du langage une place prépondérante. En effet, The Hound of the Baskervilles met en scène de façon flagrante de nombreuses représentations de cette question, et notamment à travers les divers métatextes qui parsèment l'oeuvre. Notons déjà que l’intrigue même du roman repose sur un texte, la Légende des Baskerville, et sur le rapport problématique de ce texte à la réalité, à savoir : est-ce que la Légende rend bel et bien compte de la mort de sir Charles ou n’est-elle qu’une Légende sans incidence directe sur le réel ? Autre élément significatif, cette Légende qui est le point de départ du roman est mise en vis-à-vis avec un autre texte, la narration de la mort de sir Charles dans l’article du Devon County Chronicle (pp. 676-677), lequel prend parti pour une interprétation « naturelle » des circonstances de la mort de sir Charles : p. 676 : ‘« There is no reason whatever to suspect foul play, or to imagine that death could be from any but natural causes. »’ En somme, le point de départ du texte consiste en une question posée aux textes et à leur pouvoir de représentation du réel : faut-il croire la Légende ou bien l’article du journal à propos de la mort de sir Charles ? Et quelle est la position des principaux personnages par rapport à ce problème de la référentialité du langage ? Quel ordre le langage instaure-t-il dans le réel, et comment cet ordre est-il abordé par les personnages ?