III. Expérimentations et variations sur la structure.

Le lecteur du texte policier se voit donc invité à remettre en cause les tenants de sa propre expérience du texte afin de rechercher un plaisir du texte dans l’appréhension de son signifiant. C’est principalement à travers une « déconstruction » des limites entre texte et hors-texte, à travers un questionnement de l’autonomie (référentielle, etc.) du récit dit « réaliste » que se développe une telle vision du genre. En somme, la littérature policière se présente ici comme analysant les conditions de sa propre réception par le lectorat, afin de produire un « effet » particulier sur son lecteur — ce qui nous ramène à la théorie poesque. Mais au-delà de cette constatation, il faut remarquer que l’évolution du genre au XIXe siècle marque également une remise en cause, qui constituera toujours aussi un approfondissement, des structures narratives du roman policier. C’est ainsi que le genre ne participe pas seulement à la modification de l’image de la littérature (désormais habitée par la contradiction interne du récit impossible), il met aussi en jeu sa propre image générique, il « joue » à la faire évoluer à partir du schéma de départ. En ce sens, il déconstruit sa propre structure.