4.2.2. Des Tentatives De Réponses

En septembre 1980, se tient à Paris, une Conférence de l'O.C.D.E. sur "la formation en cours de service des enseignants et la stratégie de changement à l'école". Les documents produits font apparaître des insuffisances, conduisant à poser quelques principes, communément reconnus alors comme des points-clefs :

  • redéfinir les objectifs de la formation,

  • articuler formation initiale et formation continue,

  • équilibrer formation scientifique et formation professionnelle, donc redéfinir la part des Universités dans la formation,

  • élargir la formation pédagogique à une formation professionnelle comportant des aspects relationnels, coopératifs et institutionnels,

  • initier aux nouvelles technologies et méthodologies, notamment celles d'évaluation,

  • resserrer les liens entre la théorie et la pratique, en particulier par un système d'alternance.

Nous avons déjà dit que, vers la même période, en octobre 1980, le ministre français de l'époque, Christian Beullac, lance un "vaste programme de formation continue pour les enseignants du second degré". Dans ce programme, les objectifs assignés à la formation continue sont, non plus seulement de "perfectionner les connaissances", mais aussi "d'aider les maîtres, de les conseiller dans le domaine de leur pratique pédagogique quotidienne", et enfin "de favoriser l'ouverture du système éducatif, à travers son corps enseignant, aux réalités du milieu et de l'économie."

Cependant, ces projets suscitent bien des inquiétudes. D'une part, le ministre envisage que cette formation se fasse hors du temps de service, compte tenu de la durée des vacances des enseignants, ce qui la voue par avance à rester marginale. D'autre part, on craint qu'elle ne réponde guère aux attentes des enseignants. Dans les Cahiers Pédagogiques par exemple, Jacques-André Bizet écrit : "‘Ce que veulent les enseignants, ce n'est pas plus d'histoire pour les professeurs d'histoire, ni plus de mathématiques pour les professeurs de mathématiques, ni plus d'électricité pour les professeurs d'électronique, etc... Ce n'est pas non plus davantage de formation scolastique pour ceux qui n'ont pas fait assez d'études universitaires, ni plus de diplômes pour ceux qui en ont le moins. Pourtant regardez en quoi consistent les projets ministériels, bien des revendications syndicales, les offres des Universités... Pour eux, vos besoins sont des manques, des trous béants qu'il faut combler, des lacunes qu'il faut colmater, et comme par hasard ils ont justement des surplus à placer qui conviendront parfaitement à cette fonction de remblai : surplus d'autorité inemployée, de diplômes invendus, de science en quête de fidèles’." (Bizet, 1980, p.4). Ceux qui ont pris la mesure de l'ampleur du problème sont méfiants vis à vis de la capacité des décideurs à apporter autre chose que des réponses toutes faites. Voyons maintenant ce qu'en disaient les syndicats.