4.3.3. Des Syndicats Bien Timides

La lecture des revues syndicales des années 80 à 82, montre en fait surtout une grande méfiance de la part des deux syndicats vis-à-vis des projets ministériels, dont nous reparlerons plus loin. Il nous semble que les positions prises l'ont été surtout en réaction à ces projets. Mais la revendication en matière de formation continue pour les enseignants n'apparaît pas, loin s'en faut, comme une priorité. Même l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 ne suscite guère plus d'intérêt pour le sujet, dans la presse des deux syndicats. Ce n'est qu'après la rentrée 81, que le S.N.E.S. semble enfin s'intéresser à l'affaire, en apprenant qu'un rapport d'ensemble, sur la formation des personnels, a été commandé à une commission présidée par André de Peretti. L'U.S. consacre alors, en octobre 1981, un article d'une dizaine de pages à cette question, que ce syndicat classe désormais parmi les "grands dossiers". Quant au S.G.E.N., il met en garde les responsables, annonçant son "refus d'une formation qui s'impose aux formés, au lieu de se fonder sur leur participation à sa définition et à ses modalités, et qui n'envisage le formé que comme un futur formateur individuel, non inséré dans un travail d'équipe." (S.U., n°814, p.12).

La lecture de la presse syndicale des années 80 à 82 semble donc montrer que, pendant cette période, les syndicats n'ont pas vraiment fait de la revendication de formation continue une priorité. Remarquons néanmoins qu'ils ont joué pendant cette période, un rôle d'informateurs pour les enseignants qui lisaient leur presse, puisque celle-ci les informait des possibilités offertes, en matière de formation continue, en particulier dans les domaines extérieurs à l'éducation nationale. Cela a permis aux syndicalistes de participer très tôt à ce qui s'était mis en place, dans les années soixante-dix. Même si les syndicats n'ont pas organisé eux-mêmes de formation continue dans ces années-là, ils ont néanmoins joué un rôle important en faisant circuler l'information.