2.1.6. Les Commissions

Les difficultés que nous venons d'évoquer étaient situées au niveau ministériel, mais dans les M.A.F.P.E.N., l'année scolaire 82-83 commence dans une ambiance d'euphorie, dont tous les acteurs de l'époque se souviennent. La plupart avaient le sentiment de vivre une aventure. Nous venons de voir que, à Lyon comme à Grenoble, une soixantaine de postes sont dégagés par les Recteurs pour assurer les formations proposées dans le premier P.A.F. Parmi les nouveaux formateurs, pour la plupart enseignants, certains seront déchargés entièrement ou partiellement de leurs cours ; d'autres interviendront occasionnellement. Dès la première année, plusieurs dizaines de formateurs vont ainsi intervenir, pour des durées très variables. Il devient donc très vite nécessaire de structurer la Mission. A cet effet, se mettent en place, dans la plupart des académies, des commissions de travail paritaires, analogues à celles qui avaient été mises en place à Lyon, lors de l'expérience pilote dont nous avons parlé. Ces commissions étaient constituées d'universitaires, d'I.P.R. (ou de leurs représentants), de représentants des associations de spécialistes, des mouvements pédagogiques, du C.R.D.P. et des centres de formation initiale, tels que les C.P.R., les Ecoles normales, les E.N.N.A., les C.R.F.-P.E.G.C.

Des délégués syndicaux faisaient également partie de ces commissions, suivant la promesse faite aux syndicats par le ministre. L'attitude des syndicats a été variable. Une collaboratrice qui se déclare pourtant militante S.N.E.S., analyse ainsi la situation :‘ "C'est sur l'idée des 15 heures pour tous que le S.N.E.S. a eu une attitude complètement corporatiste ; et c'est là que la scission s'est faite : dès l'instant où ils n'ont pas eu satisfaction sur les 15 heures, ils ont lâché. Dans le S.G.E.N., il y a eu deux positions : ceux qui étaient militants syndicaux et aussi ceux qui étaient aussi militants pédagogiques. (...) Le S.N.E.S. a joué la carte de "s'il n'y a pas de moyens, c'est un leurre." Il y a eu aussi la bagarre du passage des P.E.G.C. à 18 heures ; ça c'était l'affaire du S.N.I., c'est encore une autre affaire. On peut dire qu'il y avait moins de réticence de la part du S.G.E.N. à rentrer dans les modalités ; le S.N.E.S. partageait souvent les idées du S.G.E.N., mais était réticent dans les modalités à mettre en oeuvre. Il y avait toujours des blocages en terme de statut, etc... (...) Tous les syndicats ont participé aux commissions MAFPEN, là ils ont été très fidèles’ 49 ."

La grande majorité de ces commissions étaient "disciplinaires", mais il existait également quelques commissions "transversales". Le P.A.F. 82-83 de l'académie de Lyon regroupe les actions proposées par vingt-cinq commissions, parmi lesquelles on trouve une vingtaine de commissions disciplinaires, auxquelles nous ajouterons les secteurs "Audio-visuel", "Documentation" et "Informatique". Parmi les commissions plus transversales, on trouve la commission "Pédagogie générale", et les secteurs "Action Culturelle" et "Scolarisation des enfants de migrants."

Un rapport de la M.I.F.E.R.E. de 1985 montre que ces commissions remplissent plusieurs fonctions (Beigdeber, 1985) :

Ces commissions ont continué à fonctionner les années suivantes, mais elles se sont quelquefois restructurées, comme nous le verrons. En 82-83, à Lyon comme à Grenoble, elles étaient ‘"essentiellement disciplinaires ou verticales."’ (Boutet, 1985, p.2) Ces commissions continueront à fonctionner tous les ans, avec comme mission essentielle la préparation des P.A.F. Mais revenons maintenant à l'année 82-83, pour parler des premiers formateurs.

Notes
49.

Entretien MC, du 11/07/96.