3.2.1.1. Dans L'académie De Grenoble

Pour favoriser la rencontre des différents acteurs et préparer la mise en place de l'opération, à la rentrée 83, la M.A.F.P.E.N. met sur pied, comme cela s'est fait dans de nombreuses académies, une Université d'été, en juillet 83. Il s'agit, pour la M.A.F.P.E.N., de réfléchir à un nouveau type de formation, destinée à des équipes d'établissement, et non plus seulement à des individus isolés.

Le responsable pédagogique de cette université d'été est Gérard Figari, responsable de la formation à l'Université de Grenoble III. Les animateurs sont André de Peretti ; Gilles Ferry, professeur à Paris X ; Gérard Scallon, un universitaire québécois ; Jean-Jacques Bonniol, professeur à l'université d'Aix-Marseille et Georgette Nunziati, enseignante, spécialiste en évaluation formatrice. Jean-Pierre Obin, alors chef de la M.I.F.E.R.P., présente la politique du ministère. Le but de cette U.E. est ainsi défini, dans un document interne :

‘"Permettre à des responsables et intervenants de la formation continue des personnels de l'académie :
  1. de se rencontrer et de confronter les expériences réalisées au cours de l'années écoulée ;

  2. de travailler, à partir de plusieurs ateliers, sur les problèmes posés par les actions de formation, (élaboration d'objectifs et évaluation ; animation des groupes ; relations entre formateurs et "se formant") ;

  3. d'élaborer ensemble des stratégies de formation ainsi que des projets de formation de formateurs." (M.A.F.P.E.N., 1983, p.1).

Parallèlement, la M.A.F.P.E.N. lance un appel d'offre, pour recruter des collaborateurs, qui seront chargés de mettre en place cette formation, conçue spécialement pour accompagner la Rénovation des collèges. Pour permettre un lien avec les établissements même les plus éloignés, une équipe est formée : elle est constituée par des coordonnateurs départementaux, deux pour le département de l'Isère, et un pour chacun des quatre autres départements de l'académie, le groupe étant chapeauté au niveau académique par une coordinatrice. Un certain nombre de ses membres avait suivi un modules I.N.R.P. de formation de formateurs, dont nous avons parlé.

Cependant, le Recteur de l'époque prévoyait des difficultés dans la mise en route de cette opération. Le premier chef de la M.A.F.P.E.N. de Grenoble raconte ‘: "Le Recteur m'avait convoqué, en me disant qu'il trouvait la circulaire maladroite parce qu'elle laissait complètement de côté les Inspecteurs d'Académie’ 76 ." Pour tenter de les faire participer, le Recteur décide donc de demander au "responsable académique de la ‘"Cellule Vie scolaire", de piloter cette opération, conjointement avec le Chef de M.A.F.P.E.N.’ 77." Au groupe de travail dont nous avons parlé ci-dessus, s'adjoint donc le responsable de la Cellule Vie Scolaire. Son rôle était donc de ‘"concevoir un dispositif permettant de conduire simultanément la rénovation et la formation", ’écrit une des collaboratrices M.A.F.P.E.N. de l'époque. Dans ce groupe, ajoute-t-elle,‘ "l'accord se fait sur une logique de formation qui réponde à des besoins. (...) La formation ne sera ni de la didactique, ni des acquisitions supplémentaires dans la discipline d'enseignement. La formation est pensée comme un facteur de changement."’ (Sargentini, 1991, p.41)

Au cours de l'année 83-84, 38 collèges sur les 226 que comptait alors l'académie, vont "entrer en Rénovation", comme on disait alors. Cela correspondait au pourcentage prévu par la circulaire ministérielle. Le groupe dont nous avons parlé ci-dessus va donc avoir à organiser une formation spécifique pour les établissements en rénovation, en plus des stages proposés de manière individuelle, dans le P.A.F. 83-84. Pour cette année-là, 104 stages collectifs d'établissements ont été demandés. Pour encadrer la totalité de la formation, le Chef de M.A.F.P.E.N. dispose d'un certain nombre de postes budgétaires. Nous avons vu que, en 1982, il en avait 58 ; en 83, on passe à 68 ; en 84, il y en aura 78 ; en 85, ce seront 82 postes ; etc... Une partie de ces postes servait au remplacement des collaborateurs ; une autre partie à celui de certains formateurs et le reste au remplacement des enseignants partis en stage long d'au moins un mois. Voyons maintenant comment cette opération s'est mise en place dans l'académie de Lyon.

Notes
76.

Entretien JB, du 23/03/96.

77.

Courrier JB, du 19/04/96.