5.2. La Constitution De La Cellule D'appui

Pour constituer ce groupe, le chef de mission fait appel à une dizaine de personnes, d'origine et de compétences diverses. Lorsqu'il était directeur de l'I.R.E.M., le chef de Mission avait pu observer l'efficacité de groupes hétérogènes, réunissant des personnels de statuts différents et occupant des positions différentes dans la hiérarchie. Il a donc volontairement introduit cette hétérogénéité dans la composition de la cellule d'appui. Pour lui, l'efficacité de cette formule nouvelle devait venir de la confrontation de compétences et d'expériences variées, permettant au groupe d'envisager tous les aspects des problèmes et, ainsi, de comprendre le mieux possible les points de vue des différents acteurs, pour la réussite de la rénovation entreprise.

Les membres du groupe sont donc d'origines diverses. La majeure partie du groupe est constituée d'enseignants, d'un chef d'établissement et d'une conseillère d'orientation, qui apportent leur expérience du terrain. Font également partie du groupe une Conseillère en Formation Continue, mise à la disposition de la M.A.F.P.E.N. par le C.A.F.O.C., qui apporte son expérience de la formation des adultes ; et enfin un universitaire psychologue et une psychosociologue, chargés d'apporter un appui "scientifique". Il est intéressant de noter que les enseignants de terrain ont été choisis, non pas en fonction de leurs diplômes, mais surtout de leur expérience dans le domaine de l'animation des groupes d'adultes et de la capacité à conduire des projets. En effet, la plupart ont l'expérience de l'enseignement dans les quartiers difficiles, et plusieurs ont participé l'année précédente à la mise en place de projets, lors de la création des Zones d'Education Prioritaire. D'autres avaient conduit des actions dans un cadre associatif, notamment au sein de mouvements pédagogiques.

Outre cette diversité des statuts et des expériences, existe également une diversité dans les origines géographiques des participants, répondant à une volonté de déconcentrer la formation, en favorisant une répartition équitable sur les trois départements. Nous avons vu que les stages du P.A.F. étaient fortement concentrés sur Lyon ainsi que, dans une moindre mesure, sur les autres villes importantes de l'académie. Pour se rapprocher le plus possible du terrain, le chef de mission a souhaité ‘que "les secteurs géographiques s'organisent par eux-mêmes"’, et que soient créés des groupes départementaux de formateurs. On reconnaît dans cette orientation, une manifestation de la volonté de faire des M.A.F.P.E.N. un outil de décentralisation.

Pour toutes les raisons que nous venons d'évoquer, la constitution de cette Cellule d'appui rompt avec le fonctionnement habituel de l'institution ; c'est en ce sens que nous pensons pouvoir la qualifier d'innovation. Notons qu'en créant cette cellule, et en la constituant de cette manière, le chef de mission a suivi les directives ministérielles concernant la rénovation des collèges.

Pour pouvoir accomplir leur mission, les membres de la cellule d'appui bénéficient d'une demi-décharge de service et, dès le début de l'année scolaire 83-84, ils vont utiliser ce temps pour se réunir très régulièrement. En effet, comme nous venons de le dire, les participants ont dû commencer par rechercher un minimum d'accord entre eux, pour pouvoir fonctionner. "Les trois premiers mois, dit l'un d'eux, ‘"on n'a fait aucune intervention dans les établissements ; on était tous à mi-temps ; on a passé tout notre mi-temps à rechercher une entente entre nous, de définir très précisément comment nous allions remplir notre mission, comment nous allions intervenir dans les établissements, et de chercher aussi des repères identitaires communs’ 106 ." Mais voyons maintenant plus précisément comment est définie cette mission.

Notes
106.

Entretien GS, du 09/01/98.