5.4. Bilan Intermédiaire Et Évolution De La Cellule D'appui

En décembre 84, au bout d'une année de fonctionnement, la cellule d'appui fait un bilan des actions que ses membres ont menées auprès des établissements, et recense les difficultés rencontrées. C'est en effet à cette période que le chef de mission demande à ses collaborateurs, de lui faire des propositions, sur la manière dont ils voient l'évolution future de la M.A.F.P.E.N., et sur les dispositifs qu'il conviendrait donc de mettre en place. En réponse à cette demande, la cellule, dans un document manuscrit, donne des précisions sur l'action qu'elle mène et formule des propositions. Elle décrit ainsi les trois phases de son action :

  1. "l'analyse de la demande : la phase d'analyse est différente de la phase de mise en place de la réponse ; l'analyse de la demande fait apparaître des objectifs d'évolution et des objectifs de formation (pas d'objectifs de contenu) ; la formation elle-même contribue à l'analyse de la demande.

  2. le contrat : les objectifs et les méthodes sont repris dans un contrat négocié, transparent et explicite ; il s'agit de ne pas précéder, ni induire demande et réponse ; il n'y a pas d'a priori ; les réponses de formation peuvent être multiples ; la demande est évolutive : chaque fois que nécessaire, il y a réélaboration des objectifs et du contrat.

  3. l'action de formation : elle est construite sur mesure, non pas un produit fini et/ou défini une fois pour toute ; une grande importance est accordée à l'individu, au groupe, à l'équipe : il s'agit de leur projet, de leur apprentissage ; la formation prend en compte l'expérience des gens ; elle facilite les échanges. Elle doit aboutir, à partir de la pratique, sans grande théorie, en restant étroitement liée au "terrain". (Cellule d'appui, 1984).

Ce bilan situe nettement l'action de la cellule dans l'axe de la mission qui lui a été confiée, puisqu'il montre la volonté de se situer au plus près des besoins des établissements. Dans le même document, la cellule précise d'une part les différents types de demande qu'elle reçoit et, d'autre part, le type de réponse qu'elle apporte à l'établissement", en fonction de l'analyse de ces demandes :

Le document précise bien les limites que la cellule met à son action : elle n'intervient pas sur le contenu même du projet, qui est entièrement choisi par l'établissement. Le travail de la cellule ne consiste donc pas à tenter d'imposer aux établissements telle ou telle innovation, qu'elle fasse ou non partie des propositions contenues dans le rapport Legrand. Il consiste seulement à aider les équipes à déterminer, en fonction du contexte particulier de l'établissement, ce qu'elles souhaitent entreprendre comme changements dans le fonctionnement de celui-ci, et ensuite à proposer des formations adaptées aux besoins recensés.

Ce travail préparatoire se termine donc par l'écriture d'un contrat, entre l'établissement demandeur et la M.A.F.P.E.N., contrat dans lequel sont précisées les formations que la M.A.F.P.E.N. s'engage à donner à l'établissement. Une fois ce plan de formation établi, la cellule va devoir trouver des formateurs, puisque, lors de la constitution de la cellule d'appui, le chef de mission avait bien précisé que les membres de la cellule d'appui ne réalisaient pas eux-mêmes les formations décidées avec les équipes d'établissement, le rôle de la cellule consistant à ‘"assurer la liaison entre le terrain et les formateurs."’ (P.A.F. 83-84, p.457). Et là, elle va se trouver confrontée à une importante difficulté : le manque de formateurs capables de répondre à la demande des équipes d'établissement.

Notes
114.

Cf. annexe n°6 : Cellule d'appui (1984).