6.3. La Deuxième "vague" De Formation De Formateurs

Elle s'est déroulée pendant l'année scolaire 85-86, donc en même temps que la deuxième année de la formation dite B.M.W. Elle a concerné une cinquantaine de formateurs, venant des trois départements de l'académie. Dans ce qui suit, nous utiliserons les notes137 prises par une participante, lors de cette formation. Comme la précédente, cette formation est située, dès le début, dans le cadre de la rénovation des collèges. Elle doit donc permettre aux formateurs d'assurer la formation d'équipes et non d'individus isolés. ‘"Si on veut modifier profondément les collèges, il faut sortir de la formation individuelle. Une innovation isolée peut concourir à l'immobilisme général. Ce n'est pas en faisant changer les individus qu'on arrive à un changement pédagogique, il faut passer par l'équipe et diversifier les stratégies de formation, dans les objectifs (...) et dans les méthodes."’ (p.2)

Cette formation présente donc des points communs avec celle qui a été proposée à la première vague : il s'agit de concevoir des réponses adaptées aux problèmes spécifiques qui se posent dans les collèges en rénovation. La forme que prendra cette deuxième "vague" de formation sera différente. Elle comportera deux volets. Le premier sera du même type que ce qui était proposé dans la formation B.M.W. ; il est constitué par six journées de regroupement. Quant au deuxième volet, il nous semble davantage "innovant" : les stagiaires sont invités à former des groupes de trois à cinq personnes, qui se réuniront régulièrement avec un "correspondant". Une douzaine de correspondants sont proposés à ces petits groupes. Le travail de ceux-ci s'articulera alors autour de la préparation et de l'analyse d'une action de formation, qui sera réalisée réellement dans un établissement, ce qui dénote une ‘"volonté de développer les actions de formation au niveau du terrain."’ On travaillera donc dans un établissement ou dans un groupe d'établissements d'un même secteur. On peut donc considérer qu'il s'agit d'une véritable formation en "alternance". Dans un premier temps, on prépare une action sur le terrain, en envisageant un maximum de possiblités, en explorant un maximum de pistes nouvelles, dont on discute, en élargissant la réflexion au maximum par des apports théoriques et en prévoyant l'évaluation de l'action. Dans un deuxième temps, on expérimente sur le terrain, dans la réalité, le dispositif ainsi conçu, en adoptant à la fois une attitude d'observateur par rapport à ce qui se passe. Enfin, on procéde à une analyse de ce qui s'est passé sur le terrain et on en tire des enseignements sur ce que ce travail a apporté à chacun, c'est-à-dire sur ce que chacun a appris, à travers cette expérience.

Cette deuxième vague de formation de formateurs s'est achevée au moment même où la M.A.F.P.E.N. mettait en place le S.F.I.E. et avait donc besoin d'intervenants-conseils, dont nous préciserons le profil plus loin. Une partie importante de ces intervenants-conseils aura donc été formée par les deux formations de formateurs que nous venons d'étudier, d'autres avaient acquis leurs compétences lors de formations antérieures. Les deux formations de formateurs que nous venons d'étudier ont formé la majorité des formateurs de la M.A.F.P.E.N. de Lyon, dans le domaine des formations non disciplinaires. Elles leur ont donné la formation de base d'un formateur d'adultes, avec une réflexion sur les spécificités de la formation des enseignants du secondaire.

Les formations de formateurs que nous venons d'étudier ont toutes été organisées par la M.A.F.P.E.N. de Lyon. Mais parallèlement, on sait que des formations se mettaient également en place au niveau national. Nous les évoquerons maintenant de manière très rapide.

Notes
137.

Cf. annexe n°6 : C.K. (1985).