2.3. Le Fonctionnement Du Réseau

En lançant le réseau de l'Ain, le chef de mission avait fixé deux "pistes" pour son fonctionnement. Il propose d'abord la création d'un réseau de communication permettant aux personnels de ‘"communiquer entre eux, de poser des questions, de savoir, dans la proximité, qui est capable de les aider."’ Mais, conformément au modèle de Huberman, il envisage également la création d'un "centre de ressources", dont le rôle serait ‘de "produire ou de trouver ailleurs des connaissances pour l'utilisateur, et ensuite de les transférer sous une forme utilisable dans le contexte local"’. (Huberman, 1986, p.7). Il souhaite que ce rôle soit joué par l'Ecole normale.

Pour faciliter la communication de proximité, le département va donc être divisé en six zones géographiques : Bourg-en-Bresse, Oyonnax, Bellegarde-Pays de Gex, Belley, Ambérieu et Portes de Lyon. Une réflexion est menée sur la spécificité de chacune de ces zones, qui vont se révéler extrêmement différentes les unes des autres, aussi bien du point de vue géographique, qu'économique, social ou culturel. Ces différences sont plus marquées dans le département de l'Ain que dans les autres départements de l'académie, ce qui explique certainement pourquoi il n'a pas été possible de créer des réseaux analogues dans les autres départements, bien qu'on l'ait également envisagé. Les zones s'organiseront de manière autonome et, de ce fait, prendront des orientations différentes, mettant en place des types d'actions différents.

La prise en compte de ces petites unités géographiques, situe donc le réseau comme une tentative de décentralisation de la formation, c'est-à-dire d'une organisation de celle-ci au plus près du lieu de travail des enseignants. En mettant en place une telle organisation, on répond aux directives ministérielles, mais surtout on recherche une meilleure efficacité de la M.A.F.P.E.N. Remarquons qu'il ne s'agit pas seulement de déplacer les formations qui se faisaient à Lyon. En effet, un important travail sera entrepris, pour repérer les spécificités de chaque zone, et adapter la formation à ces spécificités. Ce travail a été effectivement réalisé pour la zone de Gex-Bellegarde ; il a d'ailleurs permis de faire d'importantes remarques permettant d'orienter l'action. Cependant, l'investissement et la quantité de travail qu'il requérait des participants, n'a pas permis de le poursuivre réellement pour les autres zones.

Chaque zone était animée par un coordonnateur, qui s'est entouré d'une petite équipe d'enseignants motivés pour le projet. Cette équipe va informer l'ensemble des enseignants de la création du réseau, le présentant comme une ‘"possibilité pour tout enseignant du Collège, de l'Ecole primaire, des Lycées, de pouvoir demander de l'information, des conseils, de pouvoir échanger avec d'autres collègues sur des matériels, des manières de procéder..., bref de penser sa formation personnelle comme mise en relation à l'intérieur d'un réseau’ 154." Dans un premier temps, une permanence téléphonique est proposée aux enseignants, ainsi que des réunions d'information par zone. Mais celles-ci ne réuniront que peu de participants : quinze personnes par exemple, pour une réunion à Ambérieu, en novembre 85. La mise en route se fait donc lentement.

Pour aider à la réflexion sur le fonctionnement du réseau, l'équipe d'animation va rencontrer plusieurs fois les membres d'un réseau d'entraide fonctionnant sur Genève depuis trois ans, et regroupant trente-deux écoles du canton. Il s'agit de la mise en oeuvre concrète du modèle présenté par Huberman, dans sa conférence initiatrice. L'objectif essentiel de ce réseau est ‘"d'abattre les barrières entre écoles, entre cycles, entre privé et public’ 155 ." Le contact avec cette structure existante va donner une impulsion qui permettra de mettre en place les premières actions.

Notes
154.

Cf annexe n°6 : Réseau (1985)

155.

Cf annexe n°6 : N.D. (1985)