Chapitre 4. Le Service De Formation Et D'intervention En Etablissements

4.1. De La Cellule D'appui À L'intervention-Conseil

Tout au long de ces premières années de fonctionnement de la M.A.F.P.E.N., une réflexion a été menée, à l'initiative du chef de mission, sur la direction qu'il convenait de donner à la formation continue, pour tenir compte des difficultés rencontrées, et pallier aux manques qu'elles avaient révélés. En effet, on prenait peu à peu conscience que l'enthousiasme et le militantisme des débuts ne suffiraient pas longtemps à assurer une formation qui, à la fois, réponde véritablement aux besoins des personnels et soit un facteur d'évolution du système. La formation continue apparaissait jusqu'alors, à beaucoup, comme un supplément qu'on octroyait aux personnels parce que la loi le prévoyait. Comme nous avons tenté de le montrer à travers l'étude des dispositifs mis en place au début des années quatre-vingts, c'est à cette période-là qu'on a commencé à prendre peu à peu conscience de l'importance de l'enjeu que représentait la formation continue, aussi bien au niveau de l'individu que de l'institution. En particulier, on découvrait l'impact qu'elle pouvait avoir sur le fonctionnement d'un établissement. Mais, dans le même temps, on prenait la mesure des difficultés que cela représentait de travailler non plus seulement avec des individus isolés, comme cela avait été le cas pour les formations antérieures, mais en tenant compte du contexte de l'établissement dans lequel ces individus travaillaient.

Pendant toute la première période de la M.A.F.P.E.N. de Lyon, c'est-à-dire entre 82 et 86, le chef de Mission montre son souci de faire évoluer la M.A.F.P.E.N. En 1985, il doit mettre en place une politique ministérielle dont la centration sur l'établissement est l'un des axes prioritaires174. Pour mettre en oeuvre cette politique, il réunit régulièrement les responsables des groupes de formateurs les plus impliqués dans cette nouvelle façon de travailler, c'est-à-dire les représentants des différents dispositifs que nous avons décrits précédemment. Il leur pose avec insistance la question de la direction à donner à cette évolution, afin que la M.A.F.P.E.N. soit capable de mieux remplir sa mission. Il leur demande quels dispositifs de formation il convient de mettre en place et corrélativement quel type de formation de formateurs implique le fonctionnement de ces dispositifs. Avant qu'une réponse à ces questions soit trouvée, et que des décisions soient prises, les discussions ont donné lieu à de violents conflits que nous étudierons dans la dernière partie.

Nous l'avons vu, les uns défendaient le dispositif Pédagogie générale ; les autres cherchaient à promouvoir une Aide à la Recherche de Terrain rigoureuse ; d'autres militaient pour l'aide aux projets de rénovation dans les établissements ; etc... Pendant les années que nous étudions dans ce travail, la M.A.F.P.E.N. de Lyon, comme les autres M.A.F.P.E.N. d'ailleurs, s'est cherchée, a tatonné, a expérimenté, etc.... Mais, dit le chef de Mission de l'époque, on sentait bien qu'on se dirigeait petit à petit vers l'intervention-conseil en établissements. Cette option a été effectivement prise peu avant l'arrivée du deuxième chef de Mission, fin 1986. A partir de juin 86, la cellule d'appui aux établissements est supprimée ; l'Aide à la Recherche de Terrain est peu à peu mise en sommeil, et c'est le S.F.I.E. (Service de Formation et d'Intervention dans les Etablissements) qui va tenter de réaliser une synthèse des dispositifs existants antérieurement, en direction des établissements.

Notes
174.

Entretien RG, du 29/06/94.