4.6. Un Dispositif "fédérateur"

4.6.1. L'aboutissement De La Réflexion

Et c'est par la mise en place d'un nouveau dispositif à partir de la rentrée 1986, que va se terminer cette période de tâtonnement et de réflexion : le S.F.I.E. (Service de Formation et d'Intervention en Etablissements). Cette appellation est constituée par la réunion des deux termes de "formation" et d"'intervention", qui renvoient à deux des conceptions dont nous avons parlé ci-dessus : le changement par la formation "pédagogique" et par "l'intervention dans l'établissement". Ces deux conceptions vont cohabiter au sein du S.F.I.E. et se nourrir l'une de l'autre. En effet, celui qui revendiquait la prise en compte de la dimension "pédagogique" dans la formation, prendra la direction du S.F.I.E., alors que le défenseur de la conception "intervention psychosociologique", sera chargé du perfectionnement des intervenants. Les deux n'étaient d'ailleurs pas d'accord pour opérer cette distinction entre "intervention" et "formation", qui est faite186 par le tenant de la conception "psychosociologique." Le tenant de la conception "pédagogique" exprime187 son désaccord sur cette distinction. ‘"Il y a interaction permanente entre intervention et formation"’, déclare-t-il. Cependant, l'accord entre eux se fera sur la nécessité, pour un intervenant en établissement, de posséder la double compétence : il devra ‘"d'une part être compétent dans le domaine de la sociologie des organisation et d'autre part, être capable d'aider à traiter des problèmes spécifiques concernant les apprentissages scolaires."’ (ibid.)

La création du S.F.I.E. constitue l'aboutissement de la période que nous étudions dans ce travail. Elle a représenté une étape importante dans l'évolution de la M.A.F.P.E.N. de Lyon, et cela à plusieurs titres. Tout d'abord, elle montre clairement une volonté d'unifier les pratiques des formateurs intervenant auprès des établissements. En juin 86, le chef de Mission et celui qui allait lui succéder, adressent à tous les formateurs un document188 dans lequel est définie la formation-intervention en établissement, document qui se termine ainsi : ‘"L'ensemble de ce dispositif concerne la totalité des personnes susceptibles d'intervenir dans des établissements scolaires au titre de la M.A.F.P.E.N."’ Il y est également précisé qu'aucun groupe de formateurs ne devra fonctionner indépendamment du S.F.I.E., c'est-à-dire ‘que "la diversité au sein du groupe des formateurs-intervenants, nécessaire pour couvrir l'ensemble des besoins, ne dérive en aucun cas vers la constitution de structures autonomes plus ou moins spécialisées, qui risqueraient très vite d'être perçues comme concurrentes, voire de susciter les besoins qu'elles seraient censées couvrir."’ On cherche donc à faire cesser les conflits dont nous avons parlés à plusieurs reprises, de manière à ce que la M.A.F.P.E.N. présente un seul visage, face aux demandes des établissements. En ce sens, il nous apparaît que la création du S.F.I.E. représente une étape dans l'affirmation d'une identité M.A.F.P.E.N., même si on peut regretter que cette identité se soit construite sur l'exclusion de quelques-uns et non sur leur intégration.

Notes
186.

Cf annexe n°6 : Devarieux (1987)

187.

Cf annexe n°6 : Groupe de réflexion (1986)

188.

Cf annexe n°6 : Bouvier, Braemer (1986)