4.6.3. Une Déontologie

Un autre changement par rapport à la période précédente nous semble devoir être souligné. On se souvient que, dès qu'un collège était retenu par le Rectorat pour entrer en rénovation, la cellule d'appui intervenait systématiquement dans cet établissement, même s'il n'y avait pas de demande explicite de celui-ci. Cette intervention était quasiment imposée par le Rectorat. Cela était perçu de manière diverse, selon les établissements et les personnes. Certains appréciaient qu'on leur propose une aide, au lieu de les laisser se débrouiller tout seul pour élaborer un projet de rénovation. D'autres se montraient extrêmement méfiants, face à cette intervention, la percevant comme une restriction de leur liberté à choisir un projet vraiment adapté à l'établissement. Dans ce cas, la M.A.F.P.E.N. était perçue comme une courroie de transmission de l'institution, venant imposer des décisions d'en haut. En créant le S.F.I.E., on a cherché à éviter cet inconvénient. La cellule était "marquée du sceau institutionnel," alors que l'intervention-conseil apportait un "appui, une aide aux établissements, mais avec une déontologie," qui supposait une "confidentialité 191 ," écrit l'une des responsables de l'époque. On note donc une volonté de se démarquer, afin que, dans les établissements, on n'ait pas l'impression que l'intervenant vient pour imposer une politique qu'on n'a pas choisie. Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté pour les établissements, le S.F.I.E. clarifiera le statut de l'intervention-conseil, en définissant la déontologie de celle-ci, de manière précise, dans un document192 de janvier 87, comportant quatre points, dans lesquels on retrouve bien les mises en garde contre les situations qui ont posé problème dans la période antérieure.

Le premier point précise bien que l'intervention ne peut se faire qu'avec l'accord du chef d'établissement, dont le rôle est ainsi reconnu ; il n'est donc pas question que l'intervenant apparaisse comme celui qui vient attiser des conflits internes, sous couvert de tenter de les résoudre. En deuxième lieu, est affirmé le respect des choix qui ont été faits par l'établissement, sur lesquels l'intervenant n'a pas à prendre parti, ni à porter de jugement. Un troisième point recommande une certaine discrétion vis-à-vis des informations recueillies dans l'établissement, qui ne devront être utilisées que pour l'aider, et non à des fins extérieures à lui : on pense encore là à la position du formateur vis-à-vis de l'institution, et de l'utilisation qui pourrait être faite par cette dernière des informations ainsi recueillies, à l'insu des personnels de l'établissement. Enfin le dernier point nous évoque les conflits qui ont agité la M.A.F.P.E.N., et dont les établissements n'ont pas à souffrir. L'ensemble de ce document témoigne d'une volonté d'éviter certaines difficultés qui avaient pu se produire dans la période précédente.

Notes
191.

Courrier ED, du 19/12/97.

192.

Cf annexe n°6 : M.A.F.P.E.N. (1987)