Chapitre 1. Des Évaluations Existantes

1.1. L'évaluation De La Formation En Pédagogie Générale

1.1.1. Une Évaluation Interne

Dans la troisième partie, nous avons parlé de l'évaluation que l'équipe Pédagogie générale avait fait effectuer de son dispositif de formation. Nous ne reproduirons évidemment pas intégralement ici les résultats de cette évaluation, mais nous en extrairons ce qui nous a paru le plus significatif. Il s'agit d'une enquête réalisée auprès des anciens stagiaires, et à laquelle un tiers des personnes interrogées a répondu. Cette enquête montre que, pendant la période au cours de laquelle le dispositif a fonctionné, 1645 personnes différentes ont suivi un ou plusieurs stages, le plus demandé ayant été celui sur "Analyse par objectifs et évaluation". Pour approcher de manière plus qualitative les effets de la formation, l'équipe a choisi d'utiliser la méthode des "mots inducteurs". Les thèmes proposés étaient au nombre de dix. L'analyse des réponses apporte des éléments intéressants.

Par exemple, on a cherché à cerner d'éventuelles transformations des pratiques pédagogiques. Parmi les personnes interrogées, 57 % déclarent que cette formation a eu ‘"un effet positif, profond, irréversible, sur leurs pratiques pédagogiques"’, (Moyne, et all., 1986, p.52), mais surtout, seulement 3 % d'entre elles disent que la formation n'a eu aucun effet.

Au sujet des stages, 92 % apprécient ‘"la procédure active, inductive, la coupure avec l'établissement d'origine, la rencontre avec des collègues très différents."’ (p.53). Les personnes interrogées déclarent que ‘"les stages ont eu des effets sur leur manière de construire leur travail (29,5 %), d'évaluer (39 %), ou de "différencier la pédagogie" (13 %)." ’(p.54)

Sur les apports spécifiques de la formation en pédagogie générale, on trouve : ‘"Prise de conscience et ouverture, à la charnière de l'affectif et de l'intellectuel (27,5 %) ; amélioration de la qualité de la relation avec autrui (23 %)..."’ Mais ce qui paraît surtout important aux formés, sans pour autant qu'ils trouvent négligeable le contenu, c'est la méthode employée : ‘"La théorisation active, la façon de lier savoir et savoir-faire évitent les lenteurs, les erreurs et les dangers de l'empirisme."’ (p.55). Or on sait que lorsqu'une méthode a été employée avec un enseignant lors de sa formation, il lui sera plus facile de l'employer ensuite lui-même avec ses élèves.

Un autre apport de cette formation est souligné par les personnes interrogées : ‘"Ces stages redonnent aux participants confiance en eux, les épanouissent, mais aussi renouvellent leur énergie pour agir."’ (p.56). Cette fonction des stages est bien connue, car elle se produit à la suite de stages de tous types. En revanche, alors que l'enquête avait cherché à cerner ‘"les effets du dispositif sur l'apprentissage des élèves"’ , l'analyse des réponses ne semble pas avoir apporté de données précises sur ce point, puisqu'il est seulement dit : ‘"Nos correspondants insistent sur l'aspect nécessaire et efficace de la formation (23 %). Ils en soulignent les bénéfices d'ordre intellectuel (17 %), pédagogique (34,5 %), relationnel (25 %)."’ (p.56). Cela ne nous semble pas vraiment répondre à ce qui était recherché.