1.3. Les Travaux Du G.E.T.E.D.

1.3.1. Une Volonté D'évaluation

Peu de temps après sa prise de fonction, le deuxième chef de M.A.F.P.E.N. de Lyon ressent le besoin d'évaluer les effets des formations dispensées par la M.A.F.P.E.N. Pour cela, il réunit un groupe de cinq formateurs et collaborateurs, auquel il demande de réfléchir à une évaluation du dispositif M.A.F.P.E.N. Plusieurs constats ont motivé cette demande. Tout d'abord, en tant que chef de mission, il a besoin d'informations, pour pouvoir prendre les décisions que nécessite sa charge. D'autre part, il déclare que ‘"il lui paraît légitime de se demander si tout le travail ’ ‘[fait par la M.A.F.P.E.N.]’ ‘ a des effets perceptibles."’ Il attend également de l'évaluation qu'elle permette ‘"la mise en évidence des enjeux et aide chacun à travailler sur le sens de ce qu'il fait."’ Enfin, il constate que ‘"les M.A.F.P.E.N. sont entrées dans une zone de turbulence"’, à cause du contexte politique nouveau créé par le retour de la droite au pouvoir, faisant craindre qu'ayant été créées par la gauche, les M.A.F.P.E.N. ne soient évaluées ‘"d'un point de vue particulier."’ Il souhaite donc que, pour parer à ces éventualités, la M.A.F.P.E.N. ‘"ait amorcé ce travail dans une perspective plus cohérente." ’Partant de ces constats, il propose que le groupe se donne un cahier des charges et un plan de travail pour deux, voire trois ans.

Ce cahier des charges sera élaboré en mars 87. Il prévoit que le groupe, baptisé G.E.T.E.D., effectue une enquête dans des établissements. La première année de fonctionnement constituera une phase préparatoire à l'enquête, au cours de laquelle le groupe mettra au point une méthodologie pour l'étude qui lui a été commandée et commencera à enquêter auprès de deux établissements. Le chef de mission précise que ‘"il ne s'agit pas tant de faire apparaître des relations de cause à effet (...) ; il s'agirait plutôt de repérer des relations entre éléments en termes d'analyse systémique."’ Un certain nombre d'outils d'évaluation sont produits, questionnaires, grilles, etc... L'année suivante, l'enquête sera étendue à sept établissements : trois collèges, deux lycées et deux lycées professionnels. Une crainte apparaît chez certains membres sur les finalités de cette évaluation : ‘"Il conviendrait de dissiper l'impression que le but occulte du G.E.T.E.D. serait de trouver des justifications a posteriori à la décision politique de la Mission, à la fin de l'année 85-86, de centrer la formation sur l'établissement scolaire (...), ce qui implique une parfaite neutralité à l'égard des choix stratégiques de la mission. Ce n'est pas le rôle du G.E.T.E.D. de militer pour ou contre ceux-ci’ 207 ." On se souvient en effet que c'est à la fin de l'année 85-86 que le choix de privilégier l'intervention en établissement avait été fait par le chef de mission. Les membres du groupe mettent donc au point une méthodologie suffisamment solide pour que les positions personnelles des uns et des autres ne viennent pas interférer avec le travail d'évaluation.

Notes
207.

Cf annexe n°6 : Barlow (1988)