L'organisation
En tant qu'entreprise nationale, le principal actionnaire de PETROBRAS est l'État brésilien. De part la constitution du pays, l'État Fédéral ne peut détenir moins de 51% des actions de cette entreprise, mais dès le départ, il a largement dépassé ce niveau. Ainsi, par exemple, en 1987, l'ensemble des organes de l'État (entre l'État Fédéral, les États de la fédération, les communes, les banques de l'État, etc.) contrôlait 75% des actions de PETROBRAS 191 .
Par conséquent, l'État brésilien aura toujours une grande emprise sur la compagnie pétrolière : la direction centrale de PETROBRAS étant composée d’un Conseil d'Administration et d’une Direction Exécutive, l'État en tant qu'actionnaire majoritaire a le pouvoir de choisir les personnes qui vont composer le Conseil d'Administration, lequel va choisir la Direction Exécutive, excepté le P.D.G. qui relève du choix exclusif du gouvernement fédéral.
Cela étant, c'est la Direction Exécutive qui prend les décisions les plus importantes à PETROBRAS, le Conseil d'Administration n'ayant qu'un rôle de surveillance et de contrôle vis-à-vis de l'action des Responsables de l'entreprise. Cette Direction Exécutive est composée d'un P.D.G., choisi par le gouvernement, et de directeurs, chacun responsable d’un secteur d'activité de l'entreprise. Le nombre de directeurs a beaucoup varié au cours du temps: ils étaient trois lors de la création de l'entreprise, mais, avec la diversification des activités de PETROBRAS, ils seront au nombre de six au cours des années 80.
Ces changements ont signifié également une croissante centralisation des décisions de l'entreprise, car si dans les années 50, la Direction Exécutive accordait une grande autonomie aux responsables des organes chargés de la mise en place des opérations dans les différents États 192 , à partir de la fin de cette décennie la situation commencera à se modifier. C'est également le moment où l'organigramme de l'entreprise se complexifie, avec la création de secteurs directement rattachés à la direction de la compagnie et chargés de "... la centralisation normative et technique, rendant possible aussi l'uniformisation générale dans la résolution de problèmes d'une même nature et la concentration des efforts, dans les unités opérationnelles, autour des programmes élaborés par la compagnie." 193 Les secteurs ainsi conçus étaient de deux types: les premiers avaient la charge des fonctions productives de la compagnie (les Départements) et les seconds étaient responsables des fonctions administratives et de conseil (les Services et les organes de soutien).
A titre d'illustration, nous reproduisons ci-dessous l'organigramme de la compagnie pour l'année 1987, lequel peut être considéré comme représentatif de l'organisation de PETROBRAS entre la deuxième moitié des années 80 et la première moitié des années 90, c'est-à-dire, la fin de la période dont nous nous occupons ici.
Cet organigramme présente quelques différences importantes par rapport aux organigrammes précédents. Les principales différences sont les suivantes:
a) certaines activités qui dans les années 80 étaient sous la responsabilité de départements distincts, avaient été dans le passé à la charge d'un même département. C'était le cas des départements de perforation, d'exploration et de production, lesquels jusqu'en 1979 étaient rassemblés au sein du département d'exploration et de production. Ce fait met en évidence le gain d'importance des activités de production et perforation au cours des années 70, époque où la compagnie commençait à faire des gros investissements pour mettre en production les gisements pétroliers découverts dans la plate-forme maritime de l'État de Rio de Janeiro;
b) de même, certains services seront démantelés, comme ce fut le cas du service du personnel; à la place de ce service sont crées, en 1987, le service des relations industrielles et le service du développement des ressources humaines, ce qui atteste de l'intérêt de la compagnie à s'adapter au regain de vitalité de l'activité syndicale des travailleurs du pétrole.
En dehors de ces organes centraux, l'entreprise comptait aussi un grand nombre de secteurs régionaux, responsables de la mise en oeuvre des politiques élaborées par l'administration centrale. Ainsi, liées au département industriel, l'entreprise possède dix raffineries éparpillées dans plusieurs États de la fédération, dont la plus ancienne est la raffinerie de Mataripe à Bahia. De même, les secteurs d'exploration, de perforation et de production étaient représentés dans les régions les plus importantes en termes de production: l'Amazonie (dont le siège est à Belém), la région du Rio Grande do Norte et du Ceará (le siège est à Natal), la région de Sergipe et d'Alagoas (siège à Aracajú), la région de Bahia (siège à Salvador) et la région Sud-Est (siège à Macaé, dans l'État de Rio de Janeiro).