11.3.1. L'alliance populiste à Petrobras

Après l'intronisation de Goulart à la Présidence de la République et l'instauration du parlementarisme dans le pays, les leaders des syndicats des travailleurs du pétrole de tout le Brésil se manifestent pour que le changement de gouvernement n'entraîne pas de changement à la direction de PETROBRAS. En effet, Barroso reste à la tête de l'entreprise pétrolière, ce qui était jusqu'alors inusité dans la tradition administrative brésilienne ; laquelle exigeait que chaque nouveau gouvernement renouvelle les dirigeants des principales compagnies nationales. Le maintien de Barroso était inusité et aussi inespéré, car ses points de vues sur les priorités de la compagnie n'étaient pas partagés par le nouveau Ministre des Mines et Énergies, auquel PETROBRAS était attachée. Ce qui démontre que pour le gouvernement Goulart il était important d'avoir des contacts avec les syndicalistes.

La tension entre le Ministre des Mines et Énergies et le président de PETROBRAS éclate en janvier 1962, quand sort un rapport signé par des techniciens de l'entreprise du pétrole, mettant en cause les évaluations courantes sur le potentiel pétrolifère du Brésil. Jugeant ce rapport trop pessimiste, le Ministre écarte Barroso de la direction de PETROBRAS. 297

Tout de suite après l'annonce de cette décision, les travailleurs de l'industrie pétrolière de Bahia entrent en grève ; cette fois-ci, aussi bien ceux du raffinage que ceux de l'extraction, paralysant ainsi, pratiquement toutes les activités de PETROBRAS dans l'État.

En raison du caractère régionaliste de l'interruption de travail, l'ensemble des moyens de communication de Bahia vont soutenir les "petroleiros" : les éditoriaux des journaux, par exemple, sont favorables à la grève et plusieurs politiciens de l'État viennent accorder, en public, leur soutien aux travailleurs en grève.

Ceci va augmenter la résistance des syndicalistes bahianais face aux critiques de plusieurs tendances politiques nationalistes, soucieuses de ne pas compromettre l'image de la compagnie pétrolière face à l'opinion publique du pays.

Dans un entretien accordé à un grand journal de Salvador, le président du SINDIPETRO de l'époque explique les raisons qui ont amené les "petroleiros" à la grève, évoquant clairement la dimension régionaliste de la grève :

‘<<La grève a été déclenchée parce que les travailleurs ne connaissent pas les raisons pour lesquelles le Ministre Gabriel Passos 298 a évincé un technicien de la présidence de l'entreprise. (...) Le seul chemin possible est de paralyser toutes les activités pour forcer le gouvernement à prendre en compte, dans ses décisions, les travailleurs, lesquels ne participent pas aux décisions sur ce sujet. (...) pendant la dernière crise politique pour le maintien de la légalité, les syndicats des travailleurs du pétrole étaient disposés à faire tout le nécessaire pour assurer l'autorité du gouvernement. Maintenant, il n'est pas possible, nous ne pouvons accepter qu'un Ministre de ce gouvernement veuille transformer la PETROBRAS en une organisation qui dépende exclusivement de sa volonté. (...) Les travailleurs attendent que le gouvernement éclaircisse les faits et (...) nous n'accepterons que la proposition d'un technicien aux capacités reconnues et qui soit véritablement éloigné des groupes économiques et politiques. Dans ce cas-là, nous espérons que le candidat choisi soit originaire de Bahia, car c'est à elle qu'appartiennent les droits les plus importants dans l'entreprise.>> 299 . ’

On s'aperçoit ici que les véritables raisons de cette grève n'étaient pas seulement la défense de PETROBRAS et du Monopole d'État. Un autre mobile était la crainte des leaders syndicaux de perdre leur pouvoir à l'intérieur de la compagnie. Le discours pour la défense de la nomination d'un Bahianais à la place de Geonísio Barroso semble indiquer la volonté de faire accéder à la présidence de PETROBRAS quelqu'un ayant fait des compromis avec les syndicalistes de Bahia.

Mais, portée par un discours si régionaliste, cette grève ne pouvait pas compter avec le soutien des syndicats de "petroleiros" d'autres États, ni des organisations ouvrières nationales. Ainsi, les syndicats des travailleurs de la raffinerie de Cubatão et celui des travailleurs de PETROBRAS de Rio de Janeiro se manifesteront contre cette grève, et il est certain que les groupes politiques nationalistes ne seront pas très satisfaits. Un leader syndical des travailleurs de la pétrochimie de Bahia – à cette époque rattaché au SINDIPETRO – et membre du Parti Communiste, exprimera clairement la méfiance des dirigeants de ce parti vis-à-vis des syndicalistes bahianais du pétrole :

‘<< ... les compagnons de la direction du Parti, à Rio, pensaient que ma présence ici dans le mouvement syndical de Bahia était fondamentale. Parce que le mouvement syndical ici à Bahia était un mouvement (...) qui n'avait pas de formation politique : il prenait parfois des positions avancées et parfois réactionnaires, (...) comme ce fut le cas pour le Ministre Gabriel Passos, le Ministre le plus nationaliste qu'il n'y ait jamais eu dans le secteur des Mines et Énergies, il a été destitué pratiquement par les syndicalistes d'ici, de Bahia. (...) Les gens ici avaient une vision trop régionaliste des problèmes.>>. 300

Dans le même esprit, les syndicats des travailleurs du pétrole d'autres États du Brésil se positionnent contre la grève déclenchée dans les unités de PETROBRAS à Bahia après la destitution de Geonísio Barroso. Dans un télégramme, les présidents des syndicats des ouvriers du pétrole de Cubatão, à São Paulo, et de Rio de Janeiro, demandent au président de l'Union Nationale des Travailleurs des Chemins de Fer d'intercéder auprès des petroleiros bahianais afin de mettre fin à la grève :

‘<<Demandons transmettre syndicats du pétrole de Bahia, position des syndicats de Cubatão et Rio de Janeiro d'acceptation de la décision du gouvernement relativement à PETROBRAS. Nous ne participerons pas grève défense Geonísio Barroso. Nous faisons appel bon sens des compagnons des syndicats du pétrole de Bahia.>> (cité in : Oliveira Jr., 1993 : 70).’

Malgré tout, sur le plan strictement syndical, la grève fut un succès. Les travailleurs arrêtèrent complètement les activités, aussi bien de la raffinerie que des zones productrices de pétrole, à Bahia. De plus, à la fin du mouvement, les syndicalistes réussirent à participer aux négociations pour la nomination du nouveau président de l'entreprise.

Que ce soit en raison de leur poids stratégique ou de la détermination dont ils ont fait preuve lors de la grève, ou encore, parce que le gouvernement João Goulart avait de plus en plus besoin de s'allier aux représentants du mouvement ouvrier pour pouvoir peser davantage dans le champ politique, le fait est que, vers le huitième jour de grève le gouvernement annonça le nom de Francisco Mangabeira pour diriger la compagnie pétrolière ; après quoi, la grève des "petroleiros" de Bahia toucha à sa fin. Comme auparavant, lors de la grève de 1960, les grévistes n'allaient pas souffrir de représailles : pas de punitions et les jours de grèves seraient payés intégralement.

Mr. Mangabeira était, outre un économiste et politicien socialiste aux idées nationalistes, bahianais. Sa nomination fut négociée directement entre les syndicalistes du pétrole et le président de la République : d'après les principaux journaux du pays et d'après les entretiens réalisés avec les syndicalistes, le choix de Mangabeira fut réalisé par les syndicalistes du pétrole 301 à partir d'une liste de six personnalités proposée par le président Goulart.

La gestion Mangabeira allait marquer un rapprochement plus important entre la direction de l'entreprise et les responsables syndicaux ; autrement dit, elle représente la confirmation et l'amplification du pouvoir syndical à PETROBRAS. Ainsi, dès son programme de gestion, Mangabeira, après avoir considéré légitime la revendication des travailleurs pour la semaine de travail de cinq jours 302 , souhaitait :

‘<< La formation d'une commission permanente composée des ouvriers et des ingénieurs, représentés par leurs syndicats (ou de la manière qui puisse exprimer la pensée des travailleurs le mieux possible), pour être en contact permanent avec la direction de PETROBRAS sur diverses questions : liées au travail et à la rémunération ; à l'assistance et aux oeuvres sociales ; à l'augmentation de la production et de la productivité de l'entreprise dans ses secteurs les plus divers ; à l'élaboration d'un projet de loi pour créer à PETROBRAS une nouvelle place dans le comité de direction : le directeur social, dont le nom doit être proposé par l'ensemble des travailleurs sur une liste de trois noms. ...>> (In : A TARDE de 15/01/62).’

C'était en quelque sorte une cogestion informelle qui s'amorçait. La participation décisive des syndicalistes de PETROBRAS à la nomination de Mangabeira les autorisait à jouer un rôle plus actif dans la vie interne de l'entreprise. Ainsi, la direction de PETROBRAS concédera aux travailleurs maintes de leurs revendications, notamment celles liées aux améliorations de salaires et aux modifications des méthodes de gestion du travail. Datent de cette période quelques-uns des avantages qui ont marqué le plus les souvenirs des travailleurs du pétrole.

De même, les syndicalistes auront une participation importante dans la nomination des responsables régionaux de PETROBRAS ; les responsables syndicaux créent ainsi un réseau traversant toute la structure organisatrice de l'entreprise. D'après plusieurs témoignages d'ingénieurs et de syndicalistes, à cette époque, tout ingénieur ou administrateur voulant monter dans la hiérarchie de l'entreprise, devait se rapprocher des leaders syndicaux les plus influents au niveau de l'entreprise ou du gouvernement.

‘<<A cette époque, la propre administration centrale de PETROBRAS détermina que le syndicat devait être reçu et respecté, etc., etc. Cela à tel point qu'une voiture était mise à la disposition du président du syndicat. La chose prend de l'importance, avec le soutien du propre président de la République ; les autres responsables étaient obligés de suivre...>>. (Témoignage de l'ingénieur qui fut le patron de la Région de Production de Bahia – RPBa – entre 1961 et 1963. Entretien E-116, réalisé par des chercheurs de la Fundação Getúlio Vargas, dans le cadre de la convention PETROBRAS/FGV-CPDOC).’

Par ailleurs, dans le même entretien, cet ingénieur fait part d'un échange qu'il eut avec Francisco Guimarães, une semaine après l'intronisation de ce dernier à la tête de la compagnie du pétrole. D'après lui, Guimarães prétendait le licencier de son poste de patron de la RPBa, mais en raison de l'opposition des syndicalistes de Bahia, Guimarães a dû revenir sur sa décision. La raison de cette prise de position des syndicalistes bahianais en faveur du responsable de la RPBa aurait été, d'après ce dernier, le climat d'entente qui régnait entre l'administration régionale de PETROBRAS à Bahia et les syndicats des travailleurs. Opinion qui n'est pas très éloignée de celle du président du STIEP de l'époque :

‘<<... avec le Docteur X., à mon époque, j'ai pu résoudre tous les problèmes ; c'est-à-dire, le syndicat et les travailleurs ont gagné cela..>> (entretien, réalisé par l'auteur, avec le président du STIEP entre 1960 et 1964).’

Ce que ces témoignages démontrent, c'est l'existence de compromis entre syndicalistes et représentants régionaux de l'entreprise ; compromis réalisés sur la base de la nouvelle influence des leaders syndicaux sur le plan politique et qui avaient comme contrepartie, de la part des responsables régionaux de l'entreprise, l'acceptation de certaines règles imposées par les syndicalistes. En revanche, ceux-ci devaient non seulement soutenir l'ascension hiérarchique des ingénieurs qui leur étaient proches, mais aussi exercer un contrôle sur les revendications et sur les mouvements des travailleurs.

On reviendra plus tard sur les conséquences de cette complicité entre responsables de l'entreprise et syndicalistes, mais d'ores et déjà, il faut souligner que cela fut possible seulement grâce au contexte de politisation de la société brésilienne entre 1961 et 1964. Nous avons là une des influences de la conjoncture sur la vie interne de PETROBRAS dans cette période de son histoire.

Quoi qu'il en soit, il est certain que la nomination de Francisco Mangabeira pour diriger PETROBRAS provoque un accroissement de la participation des syndicalistes dans des domaines de la vie interne de l'entreprise jugés, jusqu'alors, réservés au corps des managers de l'entreprise. Cela engendrera l'opposition de certains chefs d'unités, d'un grand nombre d'ingénieurs et de l'encadrement, vis-à-vis de Mangabeira, car dès mai 1962 (quatre mois à peine après l'intronisation du P.D.G. de PETROBRAS) ils font publier (par le biais de l'Association des Ingénieurs de PETROBRAS 303 –AEPET– récemment créée) un manifeste demandant l'éviction de Mangabeira pour mauvaise gestion. Les syndicalistes du pétrole de tout le pays se constitueront solidaires du président de l'entreprise et feront savoir qu'ils sont disposés à entamer une autre grève en cas de changement à la direction de PETROBRAS.

Cette manifestation de soutien des syndicats des travailleurs a permis à Mangabeira de rester à son poste et, de surcroît, de relever de leurs fonctions les cadres qui avaient signé le manifeste. En récompense, les syndicalistes ont pu participer au processus de nomination des nouveaux responsables, choisis parmi les ingénieurs n'ayant pas participé à la manifestation contre Mangabeira 304 ; en même temps celui-ci s'engageait à "... faire pression sur le gouvernement pour qu'il adopte des mesures favorables à une action économique plus importante de PETROBRAS, telle le Monopole sur l'importation et la distribution de pétrole et de ses dérivés, ainsi que la nationalisation des raffineries privées." (Carvalho ; 1977 ; 138).

Cependant, avec la mort du Ministre des Mines et Énergies en juin 1962, les constantes et grandissantes critiques à l'encontre de la gestion Mangabeira dans la presse, et les mauvais résultats recueillis par PETROBRAS à cette période 305 , le maintien de Francisco Mangabeira à la tête de la compagnie nationale du pétrole est devenu intenable pour le président Goulart. Ainsi, en juin 1963 on assiste à un nouveau changement à la direction de cette entreprise : à la place de Mangabeira est nommé un Général du courant nationaliste de l'armée (le Général Albino Silva) et, pour apaiser les syndicalistes "petroleiros", qui menaçaient à nouveau de rentrer en grève, sont également nommés deux directeurs proches des travailleurs ; dont, Jairo Farias, qui venait juste d'être nommé patron de la Raffinerie de Mataripe, suite aux démêlés entre Mangabeira et les techniciens de l'encadrement.

En même temps que les syndicalistes consolidaient leur pouvoir dans la structure organisationnelle de PETROBRAS, les leaders syndicaux des "petroleiros" bahianais gagnaient en visibilité et prestige politique dans l'ensemble de la société. Pour preuve : en octobre 63 lors des élections législatives, qui eurent lieu dans tout le pays, aussi bien le président du STIEP que le président du SINDIPETRO sont élus députés ; le premier, député à l'assemblée législative de l'État de Bahia et le second, député fédéral du Congrès National à Brasilia. L'un, Wilton Valença du STIEP, élu pour le Parti Travailliste Brésilien (le parti varguiste par excellence) et l'autre, Mário Lima du SINDIPETRO, élu pour le Parti Socialiste Brésilien.

Les différences partisanes entre les deux leaders exprimaient (d'après plusieurs témoignages de militants de cette période) non seulement leurs divergences idéologiques, mais aussi une lutte pour le contrôle du mouvement syndical des travailleurs du pétrole à Bahia et pour le pouvoir d'influencer les décisions concernant la PETROBRAS. Cette opposition est devenue si tendue que même les journaux de Salvador en faisaient écho :

‘<<Màrio Lima (Député Fédéral) et Wilton Valença (Député de Bahia) partagent le leadership syndical des "petroleiros". (...) Divergence : Màrio Lima a négocié le licenciement du président de PETROBRAS 306 contre la nomination de deux directeurs : Jairo Farias et Hugo Régis (...) Valença se venge en empêchant une grève pour la réadmission des deux directeurs cités ci-dessus>> 307 .’

L'incident auquel l'article fait référence, l'éviction des deux directeurs soutenus par les syndicalistes, a lieu en janvier 1964. Le président de PETROBRAS, Albino Silva, dont la nomination n'avait pas été soumise à l'avis des syndicalistes, essayera depuis son intronisation, en juin 1963, de s'éloigner du pouvoir syndical en écartant les directeurs suggérés par les syndicats. L'opportunité viendra en janvier 1964, lorsque Silva, alléguant la corruption, se débarrassera de plusieurs directeurs et techniciens de la compagnie, y compris Jairo Farias. Toujours est-il que, face au grand scandale qui couvait, les anciens directeurs et le président de la compagnie s'accusant de corruption par presse interposée, le président Goulart licencie toute la direction de l'entreprise et installe une commission parlementaire pour vérifier les faits.

Les syndicats du pétrole, tout en soulignant leur soutien aux directeurs licenciés et leur méfiance vis-à-vis de Albino Silva, vont menacer d'entrer en grève au cas où Goulart nommerait quelqu'un sans passé nationaliste et sans compromis avec le Monopole d'État du pétrole à la tête de PETROBRAS ; de même, ils essayeront de faire pression sur le gouvernement pour que les anciens directeurs, écartés par Silva, soient réintégrés.

Toutefois, il n'y aura pas de grève à ce moment, et cela pour plusieurs raisons: à cause des divisions internes au mouvement syndical du pétrole, comme le laisse penser l'article ci-dessus ; de plus, João Goulart, en prenant l'initiative de nommer à la présidence de PETROBRAS le Maréchal Osvino Alves, très populaire parmi les nationalistes 308 , désarme les résistances des syndicalistes du pétrole ; et aussi parce que la complicité entre syndicats et dirigeants de l'entreprise avait affaibli le pouvoir de mobilisation effective des syndicats.

Notes
297.

In Marinho Jr (1989 ; 314).

298.

Il s'agit du politicien nationaliste qui siégeait à la tête du Ministère des Mines et Énergies à cette époque.

299.

In Journal A TARDE 8/01/62.

300.

Cité in Novoa(1990).

301.

Thèse admise par la plupart des chercheurs ayant étudié cette question.

302.

Ce qui sera introduit à PETROBRAS en mars 1962, deux mois après la nomination de Mangabeira.

303.

L'AEPET dès cette époque se caractérisait par le fait d'être une organisation de surveillance des responsables de l'entreprise. Dans le cas de mesures dont la plupart des ingénieurs jugeaient qu'elles pouvaient provoquer des préjudices à PETROBRAS ou au Monopole d'État, cette association faisait publier des études ou des manifestes dans la presse.

304.

A Bahia, le patron de la raffinerie Landulpho Alves fut évincé, laissant la place libre pour que les syndicalistes puissent participer au processus de nomination du nouveau responsable de l'unité.

305.

La production de pétrole du pays qui avait crû rapidement à la fin des années 50 (la production par jour passe de 11.000 barils en 1956 à 95.000 barils en 1961, répondant à un tiers de la consommation nationale), commence à se stabiliser au début des années 60. Ainsi, la production brésilienne de brut fut de seulement 91.000 barils par jour en 1962 (d'où les critiques à la gestion de Mangabeira), de 99.000 barils par jour en 1963 et de 93.000 barils par jour en 1964. Plus qu'une question de gestion, ce qui paraît plus vraisemblable pour expliquer cette tendance à la baisse de la production pétrolière brésilienne est l'arrivée aux limites de production des gisements jusqu'alors découverts dans la région de Salvador de Bahia (seule région productrice à ce moment). De toute manière, le débat autour de la production nationale de pétrole montre bien à quel point cette question était devenue importante dans les discours politiques et idéologiques.

306.

Il s'agit de Francisco Mangabeira

307.

DIARIO DE NOTICIAS, le 5/1/64 in : Novoa (1990 ; 59).

308.

Osvino Alves était connu comme le" général du peuple" et il était à tel point populaire qu'on le pressentait pour être le candidat des forces de gauche pour la succession de Goulart en l964.