De la notion de fonction pour l’inspecteur de l’éducation nationale

La fonction institutionnelle de l’inspecteur doit être instituée ; il revient à l’Etat français de dire explicitement quelle école il souhaite promouvoir et quelle place doivent tenir les corps d’inspection. Cette fonction doit aussi être instituante ; c’est-à-dire qu’elle doit préciser le cadre dans lequel évoluent les professionnels de l’éducation, elle doit être aussi contenante, au sens entendu par Mélanie KLEIN lorsqu’elle évoque cette capacité à recevoir des projections destructrices tout en restant suffisamment solide et bon pour être source de gratification. Elle doit enfin être instigatrice d’institution.

Une réflexion sur la fonction de l’inspection des personnels enseignants, qu’ils soient instituteurs ou professeurs des écoles est, nous semble-t-il nécessaire, avant de poursuivre. Fonction doit être pris ici dans son sens classique d’accomplissement, emprunt du latin functio et qui désigne la profession contribuant à la vie sociale. Nous nous appuierons sur la définition des missions présentées et décrites dans les textes officiels, en particulier la note de service la plus récente, celle du 4 juillet 199013, dont nous citons, pour mémoire, les quatre missions qu’elle définit :

En réalité, il ne s’agit pas ici de missions, au sens d’actions vectorisées par une valeur au service d’une institution, mais il s’agit bien d’expliciter des fonctions dont il faut se demander au service de qui elle doivent être mobilisées : pour quelle culture ? Quelle école ? Quel citoyen ? Quelle société ? La difficulté, ici, est bien due au fait que l’on explique à l’inspecteur comment il doit fonctionner sans lui dire ni pourquoi ni pour qui, c’est-à-dire sans lui donner de véritables missions. Certes, certains inspecteurs peuvent se donner, à titre personnel, des missions ; mais elles ne sont pas objet de consensus et ne se réfèrent plus à des valeurs universellement reconnues.

Notes
13.

L’intégralité du texte se trouve en annexe.