La partie suivante présentera une étude sur les représentations des enseignants vis à vis de leur inspecteur et des inspecteurs, concernant leur métier. Nous découvrirons en quoi ces représentations sont des obstacles à ce que devrait être l'action des inspecteurs.
Une troisième partie sera alors consacrée au troisième paradigme qui devrait permettre une évolution de la fonction de l'inspection : le paradigme déontologique pour déboucher sur une ultime partie. Celle-ci présentera le positionnement différent qu'autorise, en complément des deux autres, le paradigme déontologique. En particulier, elle s’intéressera à ce qui concerne la gestion de l'hétérogénéité des élèves dans les classes. Elle montrera comment la position éthique de l’inspecteur l’oblige à se confronter aux problèmes que rencontre l’enseignant dans sa classe alors que les deux précédents paradigmes pouvaient l’autoriser à conserver une place d’observateur extérieur. Prenant appui sur cette posture, l’inspecteur capable de s’identifier et de se mettre un instant à la place de l’enseignant repérera ce qui se passe vraiment. S’étant posé la question :"que ferais-je si j’étais confronté à cette situation ?", il pourra alors avancer ses propositions et échanger avec le maître. De la même manière que Jean Marie LABELLE23 veut fonder l’andragogie sur le principe de réciprocité, nous voulons fonder l’inspection sur le principe de la symétrie éthique. Cela signifie que pour nous, le rapport inspecté-inspecteur n’est pas éloigné du rapport andragogique tel que le définit cet auteur, c’est-à-dire un rapport de réciprocité qui "rapproche en profondeur" l’inspecté et l’inspecteur en permettant à chacun, dans l’échange, la construction de sa propre identité. Cette partie présentera aussi de nouveaux outils et des pratiques qui relient le dire au faire ainsi que des actions qui permettent de passer d’intentions généreuses à des actes professionnels suivis d’effets.
J.M. LABELLE, La réciprocité éducative, Pédagogie d’aujourd’hui, PUF, Paris 1996.