2- Des images, passées et présentes

2.1- L’allure physique, la tenue vestimentaire

Aux côtés, ou plutôt face à ces personnages qu’étaient les Barbacoles41, "personnages-enseignants", se trouvaient les inspecteurs dont l’image semble avant tout liée à leurs prérogatives, dépendre de leurs attributions et de leur position dans la hiérarchie sociale. Cette image exploite les codes morphologiques et vestimentaires les plus efficaces et immédiatement reconnaissables, traduisant l'autorité et la respectabilité. Elle perdurera aussi longtemps que la fonction de l'inspecteur ne sera pas remise en question pour enfin privilégier le rôle éthique de la profession fondée sur la relation d'aide et d'accompagnement du professeur d'école ou de l'instituteur, sans cependant sombrer dans un discours démagogique ou lénifiant. Mais cette transformation de l'apparence s'opérera avec prudence et circonspection, se conformant au rythme et aux règles régissant l'aménagement des programmes scolaires et les propositions de réformes, semblables à la lente marche des glaciers..

Notes
41.

C’est un BARBACOLE.

En 1675 Jean Baptiste LULLI, en pleine possession de son art donna une fort belle mascarade, forme d’opéra, intitulée Carnaval. Le succès fut retentissant, la chronique s’en empara. Dans cette oeuvre, LULLI mettait en scène un personnage nommé Barbacola. Il s’agissait d’un maître d’école, dont le nom, tiré du latin et signifiant : “celui qui porte la barbe et transmet le savoir” contribua à asseoir la réputation de la corporation, d’autant qu’il rappelait les professeurs de Sainte-Barbe.

La Fontaine, lui-même, popularisa le mot dans un vers resté fameux :

Humains, il vous faudrait encore à soixante ans
Renvoyer chez les Barbacoles.

Aujourd’hui, nous précise le Dictionnaire des expressions nées de l’histoire, page 76, si le mot barbacole a incontestablement vieilli, on l’emploie pour désigner ironiquement un maître d’école pédant et plein de suffisance.