De l’identité professionnelle.

Nous retiendrons les travaux de Lise DEMAILLY⁶⁰, lesquels décrivent trois conceptions de l'identité professionnelle pour les enseignants qu'elle nomme :

• le "modernisme pédagogique" ; il met l'accent, dans les années 1975-1980 sur la non-directivité qui favoriserait les apprentissages,

• le "modernisme technologique", orienté vers l'ingénierie éducative et le management à qui l'introduction de l'informatique et celle de la pédagogie par objectifs devaient apporter rigueur et rationalité. Et enfin,

• le "modernisme organisationnel" qui introduit dans les pratiques de l'enseignant, des procédures d'évaluation et une organisation en cycles le contraignant à ne plus travailler seul.

Loin de les récuser, nous pensons que ces trois conceptions nous aident à lire le paysage identitaire des enseignants pour lesquels nous constatons que ‘"la transformation du métier d'instituteur se lit également dans la définition politique d'une nouvelle identité professionnelle, esquissée à travers l'ébauche théorico-idéologique d'une professionnalité dont les catégories laissent peu de place au messianisme républicain antérieur"’ ⁶¹. Nous sommes cependant sensible à la pertinence d'autres emprunts, même si nous ne faisons que les évoquer. C’est le cas, par exemple pour la psychanalyse et la psychologie. Sigmund FREUD⁶², en effet, avait pu démontrer que l'idéal du Moi s’enracinait dans le groupe d'appartenance de la personne et de la famille pour constituer le tout premier de ces groupes. Quant à René KAES⁶³, il présente l'appareil psychique qu'il définit comme une ‘"fiction efficace assurant la médiation entre la réalité psychique dans des composantes groupales et la réalité groupale dans ses aspects sociétaux et matériels"’ . On peut s’interroger, dès lors sur ce qu’il en est de cette réalité groupale et quels peuvent être les aspects sociétaux et matériels pour des instituteurs et des professeurs des écoles, mais aussi pour les inspecteurs qui doivent les inspecter.