Fiche préalable à l'inspection maternelle117

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Cette fiche préalable à l'inspection, même si elle exige un temps certain pour être renseignée, est déjà un référentiel de contrôle. D'autres fiches existent ; j'ai retenu celle-ci, plus synthétique, moins complexe à remplir par l'enseignant.

La fiche préparatoire à l'inspection est précédée d'un courrier dont l'objet est "l'inspection pédagogique". Il prévient, comme l'y oblige la réglementation, de la visite de l'inspecteur dans l'école et de son objet. Il contourne l'obstacle des contraintes matérielles inhérentes au métier de l'inspecteur en précisant une période. Nous verrons dans la partie suivante que les inspecteurs sont nombreux à utiliser cette solution. Le dernier paragraphe précise la fonction de ‘"l'entretien qui suit l'observation : un moment important de l'inspection : après le "faire", il (...) permet de "dire" les intentions, d'en préciser le contexte, de mesurer avec l'inspecteur les écarts entre les projets et leur mise en oeuvre effective au cours des séquences". L'inspecteur poursuit et "souhaite que ce dialogue se tienne dans le cadre de relations professionnelles authentiques et responsables ; (...) avec le but premier d'aider à construire par une pédagogie de plus en plus riche et mieux adaptée à l'élève, l'Ecole de qualité à laquelle les enfants ont droit"’ . Ce souhait est louable, il participe d'une volonté de clarification qui n'est pas toujours mise en oeuvre comme nous le verrons en découvrant les résultats d'une enquête effectuée dans l'Académie de LYON et qui figurent dans la partie suivante. Nous pouvons légitimement nous interroger pour savoir ce que signifient, pour l'inspecteur, les termes "authentiques" et "responsables". Si on connaît le sens de l'authenticité et de l'être authentique : celui qui fait quelque chose par lui-même, qui assume sa condition sans s'y dérober ou sans fuir dans la mauvaise foi, et peut-être parle à la première personne, ose dire “ je ”, rien, dans l’écrit de l’inspecteur cité, ne définit une relation professionnelle authentique ni comment il serait alors possible d'éviter de se réfugier dans son contraire, le refuge dans l'emploi du "on"118 impersonnel, lequel, selon Heidegger, exerce une dictature qui aboutit à l'élimination de toute originalité, au nivellement général et à la vie inauthentique.

En ce qui concerne la responsabilité, l'enseignant qui lit le courrier que vient de lui adresser son inspecteur ne possède aucune clé de compréhension. Il ne sait pas ce que l’inspecteur attend de lui, ni comment il conviendra de répondre. S'agira-t-il d'être digne de déployer une ardeur à se montrer à la hauteur d'une responsabilité morale qui le conduirait à encore plus de solidarité entre la personne et ses actes ?

Sera-t-il plutôt question d’une responsabilité légale ou juridique119 qui implique le caractère de celui qui doit, en vertu de la loi, assumer ses actes ou réparer les dommages que peuvent entraîner des choses dont il a la propriété ? Rien d’explicite ne le précise.

Notes
117.

Ce document émane d'une circonscription du département de l'Ain, 1991.

118.

Ce "on" selon H. F Amiel qui "a toujours raison quoiqu'il fasse (...) On est la cervelle, la conscience, le jugement, le goût et la raison de tous, chacun trouve tout décidé sans qu'il s'en aperçoive même".

119.

On distingue la responsabilité civile, qui fait obligation à la personne de réparer les torts ou dommages faits à autrui, soit de son fait propre, soit du fait de ceux dont il doit répondre et des choses dont il est propriétaire et la responsabilité pénale, qu'encourt celui qui peut être poursuivi pour contravention, délit ou crime. La responsabilité pénale engage la responsabilité morale, mais on admet une responsabilité partielle pour certains malades mentaux.