L’IEN facilitateur

Si je relis et tente de relier les réponses obtenues aux conditions requises pour que l'inspection devienne un service fourni aux enseignants, force est de constater qu'elles ne semblent que très partiellement le permettre. En effet, dès la première réponse, les enseignants disent clairement ce qu'ils ressentent : l'IEN ne facilite en rien leur travail. Je ne voudrais pas, cependant, penser d'emblée que les IEN sont considérés comme des fonctionnaires inutiles voire nuisibles par près d’un enseignant sur deux ; objectivement, la lecture de l’ensemble des réponses aux questionnaires adressés aussi bien aux enseignants qu'aux professeurs d'école stagiaires ne le montre pas si clairement.

Les enseignants n'ont sans doute pas souvent l'occasion d'exprimer les représentations qu'ils peuvent avoir de leurs inspecteurs et, peut-être, y a-t-il eu là un effet "défoulement". Il faut bien, tout de même, tenir compte de ces opinions exprimées.

En particulier, on peut s’interroger sur la valeur et le résultat que pourrait avoir un stage de formation continue proposé par un inspecteur négativement imaginé après qu'ils lui aient demandé malgré tout "un complément de formation" dans une discipline scolaire (la question 8 portait sur la technologie). Plus simplement, comment des enseignants accepteraient-ils l'idée même de demander un conseil ou une aide à quelqu'un qu'ils ne reconnaîtraient pas comme pouvant faciliter leur travail ? Le problème du rapport qui lie l'enseignant à son inspecteur est sans doute bien complexe et ces questionnaires ne sont que des points de repère.

Cette opinion négative sur l'aide qu'apporte un IEN à un enseignant ou à une équipe ne porte pas sur la fonction de contrôle exercée par ce fonctionnaire ; cette dernière semble même bien admise. La moitié des enseignants interrogés reconnaît que cette présence leur évite, par exemple, de ne pas respecter les programmes. Les enseignants vont même jusqu'à penser, dans une très grande majorité, qu'en cas de "manquements graves" repérés pendant une visite d'inspection, leur inspecteur, à l'issue de celle-ci, en parlera avec eux, et proposera une nouvelle visite dans un délai de six mois.

Nous voulons espérer qu'il s'agit là d'un signe perceptible d'une volonté de reconnaître l'IEN comme médiateur et formateur possible.