1.3- Déontologie

‘"Science des devoirs à l’origine, la déontologie tout d’abord est de l’ordre du droit. Elle est devenue en France un droit positif, codification des devoirs s’imposant à une profession, à partir de 1947 avec la création du premier Code de déontologie médicale. Le droit professionnel fait désormais partie intégrante de notre droit public"’, c’est ainsi que Jean Pierre OBIN197définit la déontologie.

L’existence d’un code de déontologie pour les inspecteurs de l’éducation nationale permettrait sans doute à l’engagement éthique de s’épanouir davantage, d’être reconnu comme tel. La vocation d’un tel code devrait être l’explicitation et la définition des actes qui fondent une profession afin d’éviter les interprétations et les non-dits destructeurs et paralysants. Il éviterait aussi que chacun se réfère à sa seule morale personnelle.

il est à la fois aussi surprenant qu’évident qu’aucun code de déontologie n’ait jamais été pensé, rédigé et publié.

Sans doute le paradigme charismatique identifié et défini en début de thèse apparaît-il encore, présent et pesant, comme représentant un point de résistance et ne va-t-il pas de soi de considérer un enseignant comme un acteur pédagogique. On 198 souhaiterait, sans doute inconsciemment, car tous les discours s’évertuent à tenter de démontrer le contraire, le cantonner dans son rôle de praticien spécialiste de la transmission des apprentissages réussis alors que le temps est venu de s’appliquer à aider les élèves à comprendre pour entreprendre. En effet, si l’on en reste à un apprentissage qui ne permette que de s’appliquer, d’appliquer et de répondre "juste" pour réussir à l’école, comprendre pour entreprendre autoriserait la réflexion au service de l’action et de la création. Comprendre nous semble autoriser l’accès au monde de la parole et de la lecture pour, aussi, parler et lire le monde. Comprendre, enfin, autorise à être acteur, sans doute plus qu’agent.

Le paradigme déontologique semble en mesure de placer l’éthique comme élément constitutif de la fonction d’inspecteur de l’éducation nationale, l’éthique étant animée par l’intentionnalité et par la question d’autrui dans toute proposition d’action. C’est pour éviter la simple juxtaposition d’intentionnalités que l’on devra avoir recours à la norme institutionnalisée, représentée par un code de déontologie. L’éthique pourrait alors être interrogée dès lors que nous nous trouverions en situation aporétique, dès lors qu’il y aurait conflit entre la déontologie et l’intentionnalité.

Notes
197.

J.P. OBIN, Morale, éthique ou déontologie ? Education et Devenir, N°33, 1994, page 9.

198.

Et ce "on", marque absolue de l’impersonnel et de la déresponsabilisation, est choisi à dessein.