2.3- la parole relève de l’alliance et non du pacte

L’alliance est un don, sans garantie, que Nous illustrerons en prenant pour exemple le sacrifice d’Isaac, fils d’Abraham. Ce geste est, à cet égard, de l’ordre de l’alliance. Abraham, en effet n’attendait rien en retour du sacrifice de son fils207 ; nous voulons écrire qu’il n’en exigeait, ni n’en attendait, aucune garantie. Rien, en tous les cas, ne lui avait été promis.

Le pacte, au contraire, relève de la rétribution, du “donnant-donnant”. On attend d’un pacte une certaine reconnaissance, un certain dû. Jefté, pour rester dans le même registre des illustrations, avait offert de sacrifier, c’est-à-dire qu’il avait accepté de payer de la vie de la première personne qui viendrait à sa rencontre alors qu’il rentrerait chez les siens, seulement en cas de victoire sur les Philistins.

Il pouvait imaginer cette victoire, mais ne savait pas qu’il vaincrait. Il ne pouvait imaginer, sans doute ne l’a-t-il pas fait, et ne savait pas, que la première personne qu’il rencontrerait serait sa propre fille.

Nous sommes bien là dans l’ordre du pacte, le sacrifice de la fille de Jefté est un dû, même si personne ne sut ce qu’il advint d’elle à l’issue de sa retraite dans la montagne pour pleurer avec ses amis.

Notes
207.

Il n’eut la vie sauve qu’à l’heureuse présence d’un brave bélier, au moment où passa l’ange.