4- Poursuivre

Ainsi donc, trois paradigmes fondent les pratiques de l’inspection des enseignants. Deux paradigmes plus un, qu’il convient de faire fonctionner ensemble. Des deux premiers, nous savons qu’ils sont à l’origine du corps des inspecteurs pour le premier et que le deuxième a suivi le mouvement des pratiques pédagogiques et éducatives en instrumentalisant celles de l’inspection. Le troisième n’est inscrit nulle part encore même si de plus en plus, et dans tous les milieux, il est fait appel à la déontologie, en référence à des valeurs éthiques.

La relation inspecteur-enseignant n’échappe pas à cette nécessité, pas plus d’ailleurs que la relation enseignant-élèves. En tous les cas, une relation inspecteur-enseignant qui prend appui sur le paradigme déontologique présuppose et suscite, à n’en point douter, une relation de même nature entre les maîtres et leurs élèves.

Ainsi donc, ces paradigmes sont des modèles dominants, ils ne sont pas la réalité. La réalité et les personnes sont toujours plus complexes que les modèles et les paradigmes, même s'il est possible de déceler néanmoins des paradigmes dominants dans les attitudes et comportement des individus.

Aussi la suite de cette thèse présentera-t-elle des actions visant à démontrer qu’une "contagion éthique" peut se développer sans que nous ayons à la craindre dès lors que nous l’employons par extension et sans valeur péjorative dans une acception figurée d’influence ou même d’inspiration.

L’éthique ne se transmet pas, elle n’est pas "une influence pernicieuse"237, et nous voulons penser que l’interpellation éthique reste possible ; la partie suivante s’efforcera de le montrer.

Notes
237.

Précisons que le mot contagion est apparu avec cette valeur morale et qu’il est attesté avec son sens médical au 16ème siècle (1538) ; par spécialisation et par métonymie, il servit même (1596) à désigner la maladie contagieuse par excellence : la peste. Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d’A. REY.