3- Une école plus humaine et moins inhumaine

Les 18 et 19 octobre 1997 se tenaient les journées annuelles de l'association des groupes de soutien au soutien (AGSAS). Le thème de cette rencontre portait sur la question de "l'inhumain et de l'humain dans la relation au Moi, aux autres et au savoir". Chacun, comme les modalités de travail proposées par l'AGSAS l'y autorisent, pouvait s'exprimer, faire part d'une expérience, d'une analyse, d'un élément de solution, qui aideraient à modifier une situation dont personne n'accepte qu'elle soit de fait imposée : l'inhumain à l'école est source de violence.

En effet, nous constatons qu'à côté d'initiatives remarquables pour instaurer des apprentissages non artificiels, un lien social non factice, une gestion intelligente des conflits, il subsiste, en provenance des élèves, mais aussi des enseignants et de l'institution, beaucoup trop d'actes que l'on peut qualifier d'inhumains et qui sont générateurs de souffrances durables.

Sans doute est-il nécessaire, empruntant au langage du cinéma, de tenter un point fixe ou un arrêt sur image pour définir ce que nous entendons par des actes inhumains.

Convaincu que personne pour soi, ne revendique d'être inhumain, sauf cas extrêmes dont nous ne parlerons pas, nous devons constater aussi qu'une mémoire collective autorise l'émergence d'une parole, pour relater aujourd'hui, ce que fut l'inhumain. Des groupes de réflexion, de travail, ici et là, s'attachent à définir des outils, tout en gardant à l'esprit que la seule technicité n'est pas tout pour lutter contre les forces de la barbarie, pour plus d'humain contre l'inhumain à l'école.

Et pour mener ce combat contre l'inhumain, sans doute devons-nous être convaincus de ne pas nous situer dans la dénonciation de l'autre. L'humain n'est pas donné, l'humain advient et plutôt que de dénoncer, il convient de définir ce que nous acceptons, ce qui est supportable pour chacun. Nous retrouvons bien là, quelque chose de l'ordre de l'exigence éthique : qu'acceptons-nous pour ne pas nuire ? Que refusons-nous qui soit insupportable ?