Ce moment de parlottes, d'échanges n'a rien à voir avec un certain entretien du matin, prévu par les I.O., support de leçon de vocabulaire ou de morale : il ne s'agit pas de parler sur commande.
Partout, avant de se mettre au travail, on discute, on échange, on bavarde : de la couleur du temps aux ennuis de famille. Seule l'école bannit le bavardage, qu'il s'agit là finalement d'utiliser, pour arriver à des échanges plus précis.
L'entretien est un moment important de la journée, permettant de lui donner sa “tonalité”, son “climat”.
L'entretien est un moment nécessaire pour que se crée une conscience de groupe : “Nous sommes ensemble parce que nous pouvons (presque) tout nous dire, (presque) tout écouter, parce que nous voulons dépasser nos émotions premières, nous comprendre et comprendre les autres”.
L'entretien est le reflet de l'activité toute entière, sinon le moteur.
L'entretien a une nature diverse et complexe, parce qu'il n'est pas seulement le résultat de préceptes pédagogiques, mais qu'il est la résultante des individus qui forment ce groupe ci, en ce lieu-ci.
L'entretien a le pouvoir de permettre aux “paroles” d'émerger, donne pouvoir aux paroles de se transformer.
L'entretien permet peu à peu d'apprendre à se situer dans et par rapport à un groupe (acquisition des notions de distance, de choix, d'effort sur soi-même, de don aux autres...).
L'entretien a des structures, des limites, des lois que le groupe fonde peu à peu, que chacun apprend à reconnaître, à transgresser.
mieux connaître, aimer278 et aider les enfants,
être disponible,
se décentrer.
L'entretien enfin est un témoin -parfois cruel- de la vie et de l'évolution du groupe.
Nous aurions écrit “apprécier”.