Vers un nouveau paradigme

Plus tard, en 1959, la loi instaure l’obligation de scolarisation jusqu’à seize ans et nous avons observé l’augmentation considérable des effectifs des collégiens et lycéens (respectivement de 74 % et 43 %). Les recherches en éducation et en psychologie, à partir des années soixante dix, mettent en avant, dans un souci de rigueur accrue, des démarches attentives à prendre en compte les comportements observables des élèves. La pédagogie par objectifs se développe. Les apprentissages et ‘"les connaissances à enseigner, véritable moteur de la situation pédagogique comme le rappelle Jean HOUSSAYE, proviennent du savoir savant, savoir de référence, transformé par "transposition didactique" (Chevallard) en savoirs à enseigner présentés à l’enseignant sous une forme structurée selon un découpage formel en chapitre, thèmes, sujets et leçons"’ 304. L’inspection des maîtres d’école suit ce courant de pensée et d’action, elle espère planifier et prévoir ce qui est observable du comportement professionnel des enseignants. Entrant dans la classe, l’inspecteur sait ce qui doit être enseigné et s’attend à ce qu’il doit entendre. Il a anticipé parfois sa visite d’inspection et adressé un questionnaire préparatoire censé faciliter son travail au moment de la visite de contrôle mais celle-ci se conclut immanquablement par des prescriptions.

Le plus souvent, l’inspecteur contrôle, juge et évalue de manière sommative, voire normative ("c’est aisi qu’il faut faire !") : il reste dans un face à face avec l’enseignant.

Notes
304.

M. ALTET, Préparation et planification, la pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, sous la direction de J. HOUSSAYE, ESF, Paris, 1993. Page 77.