De l’administration à la gestion et à la promotion des ressources humaines

Nous l’avons effectivement démontré, inspecter des professeurs des écoles se doit d’être étayé par un code de déontologie pour les inspecteurs, un code largement diffusé auprès des enseignants, commenté et discuté avec eux. C’est une des conditions de la recomposition du paysage éducatif français, une des conditions qui pourrait aider tous les professionnels de l’éducation à devenir, comme l’écrivait Johann Heinrich Pestalozzi, ‘"oeuvre de soi-même".’

Sans doute cette recomposition passe-t-elle par une redéfinition des missions pour l’inspecteur de l’éducation nationale. Il est encore actuellement le seul, dans le système éducatif français, à remplir des tâches pédagogiques et administratives, des missions de contrôle et de formation, des missions de gestion des postes et de gestion des carrières des personnels. La recomposition du système éducatif passe aussi par la création de nouveaux métiers et un code de déontologie serait bien la première des guidances à mettre en place, d'autant plus importante que nous nous trouvons dans une situation où nous n'avons plus de réelle boussole. Il y tiendrait ce rôle pour tous les personnels, qu’ils soient chargés d’enseigner, de former, d’évaluer, d’accompagner ou de contrôler.

Nous devons aussi nous poser la question du rattachement administratif de ces futurs cadres de l’éducation nationale. En effet, nous devons nous interroger sur cette notion de "cadre" et la forme nouvelle d’identité professionnelle vers laquelle l’institution veut faire évoluer les responsables du système éducatif. Rend-elle compatible le rattachement des inspecteurs de l’éducation nationale aux inspecteurs d’académie directeurs des services départementaux de l’Education nationale ? Un signe fort d’une volonté affichée de gérer les personnels et leurs ressources ne devrait-il pas conduire les décideurs et responsables, au plus haut niveau, après avoir redéfini et clarifié les fonctions des inspecteurs, à rattacher au moins une partie d’entre-eux directement auprès des Directeurs des Ressources Humaines ? Se poserait alors certainement la question de la dénomination de ceux-ci.

Condition nécessaire, ce rattachement demanderait encore de se donner pour mission de faire de l’école une entreprise tout à fait particulière dans laquelle le produit serait plus élaboré que façonné. Cette entreprise pourrait s’appeler "Aux secrets de la vie". On y combinerait la lecture du monde avec le monde de la lecture. Les inspecteurs de l’éducation nationale rebaptisés Initiateurs d’Equipes Novatrices (par souci de ne pas les dépouiller, voire de les dépecer, du sigle actuel qui fait d’eux des IEN) seraient les véritables promoteurs des pratiques conduites par des équipes pédagogiques d’écoles, regroupées géographiquement dans un établissement public local d’enseignement : la circonscription. Accompagnateurs d’équipes et fédérateurs de leurs actions, libérés et soulagés des tâches d’administration et de gestion qui entravent actuellement l’action d’évaluation formatrice que souhaiteraient conduire les inspecteurs de l’éducation nationale, ils se consacreraient à des tâches d’animation, de formation et de mises en réseaux pour agir en véritables Directeurs des Services Pédagogiques de Circonscription (DSPC). Rattachés aux services redynamisés du Directeur des Ressources Humaines de chaque rectorat, ils dépendraient de la Direction du développement de l’intelligence et de la pensée du ministère de tutelle.

Enfin, parce que la rigueur d'une recherche n'exclut pas la possibilité du rêve, nous nous autorisons à clore celle-ci en reproduisant cet extrait de la nouvelle encyclopédie pour le développement de l’intelligence et de l’émergence de la pensée dans les écoles. La première édition, directement téléchargeable est datée de décembre. Elle était mise à disposition du public sur le site de la direction du développement des ressources humaines et des compétences des professeurs du ministère de la compréhension, des nouvelles technologies et de la recherche pour l’apprentissage réussi de tous les élèves.

‘"Inspecteur (primaire, départemental, de l’éducation nationale) : contrôleur, surveillant et formateur français. Fils de François GUIZOT (Paris, Monarchie de Juillet 1835 - Paris, Cinquième République 1998) auteur de très nombreux rapports, était surtout connu pour l’angoisse que provoquaient ses visites, pourtant espacées, dans les classes des instituteurs et des professeurs des écoles. Quelques thèses et ouvrages ont tenté d’éclairer la personnalité complexe de ce "pédestrian" devenu au fil des ans, un fonctionnaire à l’agenda raturé et surchargé de rendez-vous le conduisant à effectuer des tâches diverses, dont celle, quand il parvenait à dégager une heure à une heure trente de son temps, d’inspecter un instituteur ou un professeur des écoles. Il fut victime de la confusion entretenue dans l’esprit des inspectés dont il ne parvint jamais, malgré sa vigilance, à être un ami. Les actions contradictoires qu’il menait le conduisaient parfois à s’attirer l’antipathie de ceux-là même qui auraient dû être ses partenaires. Son ultime tuteur fut contraint de prendre de terribles décisions, radicales. Si sa mort programmée ne passa pas inaperçue, on ne le pleura pas longtemps. Il fut très vite remplacé par le très jeune et dynamique Directeur des Services Pédagogiques de la Circonscription (DSPC). Soulagé des lourdes tâches administratives et n’étant plus chargé de contrôler la conformité des locaux ou la ponctualité des maîtres, son action portait sur le rayonnement pédagogique et l’effectivité des actions toujours renouvelées des équipes d’enseignants, ainsi que sur l’aide à la mise en oeuvre de projets susceptibles d’aider chacun des élèves à comprendre le sens de leur scolarité. Un rigoureux cousin éloigné, le Directeur de la Gestion Administrative du Département (DGAD) hérita de toutes les tâches administratives et de contrôle dévolues à feu l’inspecteur. Au demeurant assez éloignés les uns des autres, les membres de cette famille aimaient pourtant à se retrouver pour de grandes réunions. C’étaient en fait d’anciens conseils rebaptisés séminaires que le patriarche, vice-recteur, avait pour mission de présider. Ils avaient pour objectif de l’aider à mettre en oeuvre, localement, la politique nationale la plus équitable en matière d’éducation".’