Leyvraz n'a pas pour le peuple cette sorte de commisération qui, au nom d'une militance, amènerait à tout excuser. Le peuple est ce qu'il est : avec ses grandeurs, ses soifs, son capital humain qui devrait lui permettre de réagir, de se motiver. Mais, aussi, avec ses limites, ses inerties, son incroyable aptitude à se laisser aveugler par de beaux discours. Une des tâches prioritaires du socialisme consiste donc à l'éduquer pour qu'il évolue dans sa mentalité, et à briser - par la révolution - le cercle vicieux qui octroie à la bourgeoisie les ‘"agents capitaux de l'éducation populaire : l'Ecole, l'Eglise, la Presse320"’. Mais pour casser ce cercle, il faut que le prolétariat se mobilise et Leyvraz met toute son énergie à l'enrôler : ‘"Lève-toi, Peuple ! (...) Lève-toi, immense et confiant, nimbé de Justice. Les bras ouverts quand Elle est accomplie. (...) Lève-toi, comme tes frères de Russie, dans un sublime élan de foi socialiste, en un envol puissant vers la Justice immaculée, chemin lumineux de l'Amour fraternel321."’
"Juste milieu", 1er juillet 1918, op. cit., p. 6.
"Lazare ! Lazare ! Lazare ! Lève-toi !", 1er décembre 1917, op. cit., p. 3.