Février 1919 : Après de longues semaines de recherches décourageantes et d'attente, voici enfin que s'allume un espoir : le Conseil d'administration du Droit du Peuple, hebdomadaire socialiste405 édité à Lausanne, a décidé d'en faire un quotidien à partir du 1er avril406. L'engagement d'un secrétaire de rédaction se révèle indispensable. René Leyvraz s'empresse de postuler407 : en effet, le métier de journaliste lui offre la possibilité de s'engager professionnellement en faveur des réformes sociales qu'il voudrait voir s'instaurer. Sa candidature est agréée; le jeune militant a fait ses preuves : son activité au sein de la petite section de Leysin, ses articles dans La Voix des Jeunes, les relations qu'il entretient avec des camarades lausannois parlent en sa faveur. De plus il a déjà eu des contacts avec le rédacteur en chef408 du journal, Charles Naine, auteur de Socialisme et lutte de classes, Conseiller national qui, en 1916, présidait à la création du groupe socialiste de Corbeyrier, avocat qui avait défendu Humbert-Droz lors de son procès.
Anciennement Le Grütléen, Le Droit du Peuple est l'organe officiel du parti socialiste suisse, et des partis ouvriers socialistes vaudois et ouvriers socialistes lausannois.
Cette décision a été communiquée dans Le Droit du Peuple du 6 décembre 1918. Le coût de l'opération est évalué à 150.000 fr. au minimum.
Dans une interview réalisée par Louis-Albert Zbinden à la Radio Romande le 22 mai 1953, Leyvraz signale qu'il a très vite songé au journalisme "comme au débouché le plus naturel".
Dans Les Chemins de la Montagne, op. cit., p. 74, Leyvraz donne à Naine le titre de "directeur du journal"; le bandeau du Droit du Peuple, lui, le désigne comme "rédacteur en chef". Naine est alors secondé par Paul Golay et Lucien Mercier, députés.