Durant une année, les articles du nouveau secrétaire de rédaction s'inscrivent parfaitement dans la ligne d'un journal socialiste; passionné par son métier et tout empli d'ardeur - ‘"il fournit, pour trois cents et quelques francs par mois, une besogne considérable439"’ - René Leyvraz s'en prend (comme il l'avait fait déjà dans La Voix des Jeunes) aux bourgeois440, au capital441, à l'inégalité sociale442, à l'Ecole normale443 et aux ecclésiastiques444 avec une violence que Charles Naine se doit parfois de tempérer. Mais contrairement aux articles d'ordre plutôt général que Leyvraz écrivait à Leysin, ceux qui paraissent entre avril 1919 et mai 1920 sont principalement construits à partir de l'actualité. Les événements qui agitent le pays amènent alors le jeune journaliste à traiter trois thèmes nouveaux, ceux de la famille, du féminisme et de l'attitude de l'Eglise face à l'armée445 :
René LEYVRAZ. "Réponse à un vif étourneau". Courrier de Genève, 11 mai 1930.
"L'assassin de Jaurès acquitté", 1er avril 1919. "Les "Poètes-Misère"", 25 avril 1919. "Pour la famille (II)", 26 juillet 1919. "Le mal et le remède, Réplique à Mlle Lévi", 28 et 29 oct. 1919; in le Droit du Peuple.
"Plus de loyers", 9 avril 1919. "Pour la famille (I)", 7 juillet 1919. "A propos d'un meeting anti-féministe", 4 septembre 1919; in le Droit du Peuple.
"Face à face". Droit du Peuple, 2 sept. 1919.
"Convertis". Droit du Peuple, 28 mai 1920; Commentaire de Leyvraz à la lettre d'un correspondant au sujet de la nouvelle loi scolaire, "Le corps enseignant primaire attend toujours !", 22 juin 1920.
Rubrique "Tribune libre" : "L'oeuvre civilisatrice de la doctrine du Christ", 19 juin 1919. Rubrique "Ce qu'on pense de nous" : "L'Eglise contre les Pauvres", 26 sept. 1919. Droit du Peuple.
"Deux mondes en lutte", 4 nov. 1919. "L'Eglise et l'armée", 19 janv. 1920. "Convertis", 28 mai 1920; Evoquant son passage au Droit du Peuple dans Les Chemins de la Montagne, op. cit., p. 76, Leyvraz dit que dans ses articles, il s'en prenait particulièrement aux bourgeois et au capital; il nous semble toutefois que ce dernier aspect est bien moins présent que celui de l'armée dont il ne fait pas mention pas dans son livre.