II. L'ADHÉSION AU CATHOLICISME

C'est une longue traversée de désert qui vient de se terminer; désert marqué par le manque : l'absence de sa terre et de ceux qu'il aime, la solitude, la perte de repères, l'inquiétude, la confusion des sens. Et voici qu'un nouveau paysage se dessine, dans lequel le jeune exilé découvre peu à peu deux figures pour lui essentielles, parce qu'elles le renvoient au plus profond de ses racines : celles de la maternité et de la paternité. Maternité temporelle de la Patrie; maternité spirituelle de l'Eglise. Puis, bientôt, la figure de Dieu qui revêtira pour Leyvraz les traits d'un Maître regardé avec crainte et ceux d'un Père plein d'amour. La solitude prend fin par l'irruption d'une certitude, celle d'une Présence qui se tient à ses côtés : présence de Marie, présence de Dieu. Son inquiétude religieuse est en train de se résorber. Quant à son inquiétude sociale, une réponse lui sera bientôt apportée. Ses sens débridés retrouvent place et sérénité à travers le geste du Signe de la Croix, la prière et la Parole de l'Evangile, la vue des icônes, l'odeur de l'encens, l'accompagnement affectueux des Frères Maristes et du Père Baille.