III. LE POIDS DE L'EXIGENCE SOCIALE

Eté 1921 : Leyvraz a retrouvé sa terre natale pour le temps des vacances. Sans qu'il s'en doute, il fait une nouvelle fois l'objet d'un rapport de police répondant à une interpellation du Ministère public fédéral qui s'inquiète du fait qu'une fraction de la jeunesse socialiste de Lausanne soit formée d'instituteurs et d'institutrices. Ces personnes sont-elles citoyennes suisses et font-elles partie du corps enseignant vaudois ? Qu'en est-il, entre autres, de René Leyvraz ? Le 16 juillet, le rapport715 suivant est envoyé au Chef de la Police de Sûreté de Lausanne : ‘"LEYVRAZ René Léon a résidé à Lausanne jusqu'au 25 octobre 1920, moment où il a quitté la Suisse pour se rendre en Turquie. Il est actuellement à Constantinople, où paraît-il, il se trouve dans une grande misère. Le dit a fait des études en vue d'obtenir le diplôme de maître secondaire. L'examen qu'il a fait n'a pas permis de lui conférer de titre. Il en résulta pour lui une dépression morale et c'est alors qu'il accusa les autorités du Département de l'Instruction Publique et des Cultes, d'avoir agi déloyalement à son égard. Convoqué par cette institution, il a reconnu n'avoir jamais subi ses examens avec succès. Par la suite Leyvraz a été secrétaire de l'Imprimerie Populaire, rédaction du Droit du Peuple. Il est connu comme militant de la jeunesse socialiste de Lausanne. Il s'est beaucoup fait remarquer dans le courant de l'année 1919, par la propagande qu'il faisait, mais sans obtenir un grand résultat. Le susnommé est d'origine vaudoise, il n'a jamais fait partie du corps enseignant de notre canton. Notre service s'est occupé de lui en 1920, il a fait l'objet d'un rapport de renseignements (...)."’

Notes
715.

Lettre du 16 juillet 1921, Pol. No 1/4102, année 1923, fourre "socialistes chrétiens". Archives de la Police de Sûreté, Dorigny, Lausanne.