La Genève de la première moitié du XIXe siècle fut marquée par une personnalité de choc, l'abbé Jean-François Vuarin (*) qui, sa vie durant, ne recula devant aucune autorité pour défendre avec virulence la foi et la présence catholiques. L'occupation française (dès 1798) et l'application du Concordat de 1801 avaient permis de rétablir le catholicisme à Genève et de prêter à l'Eglise, dès 1803, un lieu de culte, l'église St-Germain751, dont Vuarin fut nommé curé en 1806. A la chute de l'Empire, contrairement à ce qu'avaient espéré les protestants genevois qui ne l'appréciaient guère, cet ecclésiastique n'était pas reparti avec les troupes françaises, se conformant sans doute aux prédictions d'un de ses confrères : ‘"Quand on est nommé à Genève, on y va, on y reste et on y meurt752."’ Multipliant ses démarches auprès des Alliés, se démenant lors des négociations de paix, il était parvenu à faire stipuler dans le Protocole du Congrès de Vienne le maintien, à charge de l'Etat, de la paroisse catholique alors existante à Genève, et à faire préciser que le curé serait "logé et doté convenablement".
La première mention de l'église St-Germain remonte à 1218. Malgré une vive opposition des catholiques (particulièrement des femmes) la Réforme y fut prêchée; puis le bâtiment devint bou-cherie, dépôt d'armes, salle pour les réunions du Conseil général, lieu de culte pour des réfugiés.
Edmond GANTER. L'Eglise catholique de Genève, Seize siècles d'histoire. Genève : éd. Slatkine, 1986, p. 357.