e) Le protestantisme éclaté

Leyvraz entre aussi parfois en débat, au sujet du protestantisme, avec Jean Martin du Journal de Genève; bien qu'il se défende d'amalgamer protestantisme et libéralisme; se refusant à "provoquer d'irritantes controverses1124", il invite son confrère à chercher, ‘"d'un commun effort, (...) à dégager la vérité politique et sociale1125"’. Sur un ton certes poli, il reproche souvent au protestantisme sa ligne individualiste, son exégèse libérale, son absence de doctrine, sa défense unilatérale de la science et son anticatholicisme1126. Lorsqu'un groupe de jeunes d'extrême-droite tente de s'inspirer d'un néo-calvinisme, Leyvraz déclare : ‘"L'effort qui s'ébauche dans certains milieux protestants pour restaurer l'autorité, pour mettre fin à la licence intellectuelle d'un libéralisme qui aboutit au droit de tout nier et au respect de toutes les erreurs, est assurément louable. Cependant, nous ne lui voyons aucune chance de succès durable1127."’ Le risque demeure : Sous le label protestantisme ‘"se rangent une foule de tendances qui vont du luthéranisme catholicisant jusqu'au socialisme prétendu chrétien d'Humbert-Droz. Il y a dans le protestantisme des énergies chrétiennes encore intactes, et des infiltrations anti-chrétiennes certaines et très virulentes1128".’

Notes
1124.

"Réflexions sur le néant du libéralisme". Courrier de Genève, 15 juin 1926.

1125.

"Réflexions sur le néant du libéralisme", 15 juin 1926, op. cit.

1126.

Cf. par exemple "Retour à l'anti-catholicisme". Courrier de Genève, 8 mai 1928.

1127.

"Autorité et liberté". Courrier de Genève, 15 février 1927.

1128.

"Les ennemis de la Croix". Courrier de Genève, 2 juin 1927.