D'autres problèmes surgiront encore, entre l'évêché et Bersier, le directeur com-mercial. En décembre 1936, Bersier laisse entendre dans un rapport qu'il aurait été consulté par Arni au sujet d'un éventuel réembauchement de Leyvraz et qu'il a donc sollicité l'avis des responsables du journal sur cette question : ‘"Concernant le cas Leyvraz, le Comité unanime, après explications de M. le Vicaire Général et du soussigné, a convenu qu'il lui était impossible de revenir sur ses décisions antérieures. Pour nous, l'affaire est donc classée1541."’ Or, la consultation effectuée par Bersier crée un incident "diplomatique". Irrité, le chanoine écrit immédiatement au président du Comité du journal : ‘"(...) il n'est pas exact que j'ai demandé à M. Bersier s'il ferait opposition à la parution d'article (sic) de M. Leyvraz dans le Courrier. Persuadé que cette question regarde la Direction générale du Courrier et non point le Directeur commercial, l'idée ne me serait jamais venue d'adresser à celui-ci une demande de ce genre. J'ai simplement, à la fin de la conversation, au moment où M. Bersier se levait pour prendre congé, rappelé que c'était regrettable tout de même que le Courrier fût privé d'une plume telle que celle de M. Leyvraz, que j'entendais souvent dans les milieux les plus divers exprimer des regrets sur ce point. Mais tout cela, au cours d'une conversation de caractère tout à fait privé, n'ayant ni reçu mandat de Mgr l'Evêque pour parler de cette affaire à M. Bersier, ni à plus forte raison donné mandat à M. Bersier pour en parler au comité du Courrier. Il s'agissait d'une idée personnelle qui, je le crois, est partagée par beaucoup; mais encore une fois, ni Monseigneur ni moi, nous n'avions la moindre volonté de faire revenir le comité sur cette question. Il serait regrettable que l'on crût que l'Evêché a fait une démarche dans ce sens et que cette démarche est restée sans effet. J'ai l'impression que la discussion qui a eu lieu, le 15 décembre, sur ce point, discussion qui risque fort d'être ébruitée, pourra faire croire aux adversaires du Courrier qu'il n'y a pas plein accord entre l'Evêché et le Courrier 1542."’ Puis Arni s'étonne de la présentation des comptes faite par Bersier : ‘"Pourquoi dit-on que les exercices 1933-19351543 bouclent par un déficit (y compris les amortissements), tandis que ceux de 1936-1937 bouclent par un boni (non compris les amortissements) ? Les exercices 1936-37 auraient donc aussi des déficits si on y comprenait les amortissements1544 ?"’
Lettre de Gaston BERSIER au Chanoine Arni, 17 décembre 1936. Archives de l'Evêché, Fribourg, cote D 40.
Lettre du Chancelier ARNI à Maurice Poncet, 19 décembre 1936. Archives de l'Evêché, Fribourg, cote D 40.
Il s'agit donc de l'époque où Leyvraz était encore rédacteur en chef du Courrier de Genève.
Lettre du Chancelier ARNI à Maurice Poncet, 19 décembre 1936, op. cit.