3. L'AMITIÉ RENOUÉE AVEC LE SYNDICALISME DE GAUCHE

Dans le groupe, les Romands jouent un rôle important d'animation; la plupart des discussions sont en effet ouvertes par eux. On apprécie Leyvraz qui, ‘"tout en étant ferme sur ses positions propres, (...) a une ouverture humaine qui [fait] bien espérer de sa collaboration¹⁸²⁹"’. Bientôt, chaque membre de la Ligue sera invité à créer une section locale, à renseigner et à enquêter, à lutter contre le défaitisme, la propagande étrangère et la 5me colonne, à répandre les nouvelles réjouissantes; à propager l'idée d'une défense nationale autour du bastion du Gothard, à élaborer des études, des publications, des projets techniques, à développer les contacts avec la presse, à encourager les femmes à participer activement à la vie de la communauté. Deux fois par mois, la Lettre du Gothard sera diffusée pour encourager, informer et sensibiliser les lecteurs. Leyvraz soutient fréquemment, dans ses articles, les projets préconisés durant la guerre : lutte contre le chômage par la création de grands travaux; extension de l'agriculture (selon le plan du Conseiller fédéral Wahlen) pour permettre, grâce à un vaste mouvement populaire, un meilleur ravitaillement national en doublant la surface cultivable; mise en place de conférences et de rencontres; organisation de la profession par les syndicats ouvriers et patronaux; création des caisses d'assurance-vieillesse¹⁸³⁰; actions en faveur de la famille, instauration d'une communauté professionnelle. C'est autour de ce dernier projet, de cette oeuvre commune, que des liens ont pu se nouer et se développer entre l'Union syndicale suisse et Leyvraz qui, avec Lescaze, représentent le syndicalisme chrétien et corporatif genevois.