1. Une attitude commune, empreinte de cyberculture.

Dans l’ensemble des publications se manifeste, certes à des degrés divers, une même vision de la transformation de la société par les réseaux de communication. Les trois éléments qui la composent en forment le socle idéologique commun

Premier élément : transformation. Il faut entendre par là que tous ces contenus se projettent dans le futur et qu’en l’occurrence la communication est associée à la modernité.

Deuxième aspect : transformation de la société par les technologies. Ici, il faut voir que le rapport à la technique est envisagé sous le jour des applications sociales, plutôt révolutionnaires, qui peuvent en être tirées.

Troisième partie, enfin, de cette définition : les réseaux de communication. C’est ici peut-être que la tradition cybernétique est la plus affichée. En effet, l’image d’une société en réseaux héritée de l’histoire d’Internet est liée à celle de la valeur de la libre circulation de l’information. Nous verrons cependant que cet attribut semble remodelé par la dynamique sociale dans laquelle elle s’inscrit au début des années 1990, celle du libéralisme : une collusion entre libertaires et libéraux semble voir le jour à cette occasion dans les contenus de la presse multimédia.

Ce fond idéologique rejaillit également dans la forme, ce qui constitue l’une des spécificités majeures de la presse multimédia dans son développement initial.

Nous verrons à cette occasion que la perspective mac-luhannienne, selon laquelle le contenant d’un message est au moins aussi important que son contenu, semble complètement adoptée par les acteurs de cette presse multimédia.

Elle semble s’exprimer à travers le graphisme des éditions papier, mais aussi dans l’appareillage technique des versions électroniques, surtout sur CD-Rom d’ailleurs, avec une même vision de la transformation de la société grâce aux technologies de communication.