2. Le partage progressif de la presse multimédia en deux courants

La presse multimédia se caractérise ainsi lors de cette période par un aspect “ cyber ” qui recouvre trois modalités principales, s’exprimant aussi bien au niveau du contenu que du contenant de son discours.

Cette situation globale est toutefois soumise à des variations selon les magazines et leur période d’apparition. Plus précisément, deux types de publications se dégagent, en même temps que l’idéologie de la communication s’atténue.

L’écart est tel que l’objet même de la presse multimédia semble modifié, comme le montrent de manière assez symptomatique les différences des sous-titres des publications s’inscrivant dans chacun des courants.

Ainsi pour la première phase que nous qualifierons d’“ avant-gardiste ”, le sous-titre de la revue Clone est ‘“ L’aventure des nouvelles technologies - Internet, Cyberculture, Réalité virtuelle ”’, celui d’Univers Interactif est “ Culture et Technologies Interactives ”, et celui de La Vague Interactive, magazine alors uniquement disponible sur CD-Rom, est “ Le magazine 100 % numérique ”. Ces sous-titres révèlent d’une part l’importance accordée à la technologie de base (le numérique, l’interactivité), et d’autre part l’insistance portée sur les aspects culturels (cyberculture, culture interactive), qui constituent les deux dominantes de cette première phase de la presse multimédia.

Le resserrement autour de la dimension exclusivement “ on-line ” du multimédia, c’est à dire l’Internet, et une approche de type journalistique collant à celle des news magazines, transparaissent en revanche à travers les sous-titres des publications de la seconde phase que nous avons qualifiée de “ multimédia et société ” : “ Le magazine de l’information numérique ” puis “ Toute l’actualité du monde en ligne ” pour Planète Internet, “ Le guide du multimédia on-line ” pour Internet Reporter, et “Le magazine du multimédia ” pour la revue Branché 162 .

Notes
162.

Malgré son nom, cette revue ne fait pas partie du courant “avant-gardiste ”, son ton se révélant plutôt consensuel.